J’écris des
mots
sans savoir
où ils vont
léchés par la langue
des feux
je dis des phrases
sans connaître
l’endroit
d’où ils saignent
je ne sais de mes
mots que
l’endroit d’où
ils viennent
et cet endroit est
incroyablement
secret
°
je suis.
cela paraît
brutal
pour qui
dort en suspension
n’est que transparence
et
diaphanéité
pourtant
dire je suis c’est
comme dire
je veux dévorer
tout ce qui s’amarre
à la vie
Tirés d’un recueil intitulé D’un autre langage, ces
textes de Valentin Gonnet explorent
la création comme espace « hors champ » et la nécessité de s’extraire du
monde pour mieux écrire dessus. Ce recueil fait suite à Volvation.
Ayant commencé à écrire pour la musique, l’auteur aborde à travers ses
poèmes en vers ou en prose les thèmes du repli sur soi, du cosmos, et de
l’intériorité du corps (qu’il nomme corps-organe, comme continuation de la
théorie d’Antonin Artaud). Il a 28 ans et travaille actuellement à l’écriture
de son premier roman. Présent dans le n° 23 de Lichen.
Oui ! Être et renaître pour enfin dire "je suis"...
RépondreSupprimerSubtil et puissant... Cela me donne envie de vous lire encore et encore pour découvrir d'où viennent vos mots.
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