Ravel
Sur un vieux
continent
Il y a de sales
tumeurs
Gangrenant
temps et territoires
Elle palpitent
vivement
Infusent un
plasma noir.
En hommes de
bien, on s'y entend
Écoute au bout
des fers les fureurs
L'acier qui
grince
Il vrille et
rouille, sous les chagrins.
Derrière les
briques et baraquements
On empile plus
de pierres
On fait mortier
de sang
Et on fait murs
de chair.
Les corps
dérouillent
À l'instant du
toujours
Il y a des
fumées d'ossements
Noircies du nom
des hommes
Femmes et
enfants-carbone.
Cœurs réduits à néant
D'existants
silicium.
Et d'humbles
visiteurs foulent du pied
Les poussières
du vivant
Des miradors,
voiles de tourments
Aux fosses
communes
Caveaux
d'ignominieux segments
Qui hurlent
encore
Jusqu'aux âmes
d'avenirs naissants.
Les peaux
noires
Par les os
déchirées
Les haillons
uniformisés
Et les très
grands yeux blancs
Murmurent aux
regards à venir
J'étais.
Morgan Balbi a 33
ans et vit au Croisic (Loire-Atlantique). Il écrit depuis une dizaine d'années,
principalement des nouvelles et de la poésie, ses influences allant des
philosophes germaniques à la littérature classique française, en passant par
les poètes anglo-saxons (notamment William Blake et Dylan Thomas). Ses
principales inspirations proviennent de rêves et cauchemars, et d'une galerie
de personnages propres au quotidien de tout être social, qui adoptent ici la
forme de silhouettes, évoquant les pièces d'un jeu d'échec sur un plateau qui
serait le parc humain. C'est sa première apparition dans Lichen.
Sombre et bouleversant !
RépondreSupprimerredoutable boléro entraînant jusqu'aux âmes d'avenirs naissants...
RépondreSupprimerUn enfer, le passé. Bien écrit décrit, ici.
RépondreSupprimerMerci à vous pour ce très beau texte.
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