Dévoration
Démarche chaloupée de la passante pressée
Généreuse de corsage
Souriante de gambettes
Deux gâteaux tout juste sortis du four
Ah ! que j’eusse aimé les dévorer !
Démarche aérienne de la beauté altière
La gravité n’agit pas sur elle
Comme sur le commun des mortels
De quelle planète vient-elle ?
Paupières hermétiquement closes
Par ses longs cils en pattes d’araignée
Quelle est donc la couleur de ses yeux ?
Quelle est donc la profondeur de son
regard ?
Regard velouté comme un corps d’araignée
Ourlé de longues pattes courbes et soyeuses
Ah ! que j’eusse aimé qu’elle me
dévorât !
Hésitation
Au carrefour de deux routes
Laquelle choisir ?
Choisir ! Ah, choisir !
Renoncer ! Assumer !
Sitôt la décision prise
Le pour et le contre se font la guerre
Le passé et l’avenir se livrent bataille
Laissant en moi un champ de ruines
Un vide gigantesque
Que je ne sais comment combler
Une plaine désertique immense
Que je ne sais comment traverser
Et je reste là
Immobile, figé, pétrifié
Écrasé par l’angoisse
Soustrait au monde
À contempler le désastre
Michel
Betting a découvert la
poésie et l'écriture sur la tard, vers la cinquantaine, par le biais du haïku.
Il s'essaye également au tanka, au pantoun et à la poésie de forme libre, quand
l'inspiration veut bien le visiter, toujours avec des mots et des formes simples.
Présent dans les n° 20, 21, 22, 25 et 27 de Lichen.
Deux pièces délicieuses sur la dualité... La philosophie la traite par ailleurs, mais vous montrez de façon si convaincante que la poésie y suffit... Merci !
RépondreSupprimerDévoration, j'ai pensé au rêve familier de Verlaine... Hésitation, la poésie n'est elle pas une forme de contemplation du désastre ? entre autre. Merci également pour cette belle inspiration !
RépondreSupprimerle premier poème a déjà été publié non?
RépondreSupprimerIl reste très beau...