Laure Escudier


J'ai voulu suivre une ligne — contour improbable — et la nuit d'un jour écarlate
entrait / riait
les espaces — entre les vies instinctives — valsaient
les saisir était nécessaire
et pourtant, 
J'ai voulu suivre une ligne — contour inaccessible — et le jour s'endormit
fil déconstruit 
au lit de mes réflexions sans action, de mes nuits sans soleil
tenir ou défaire
et les multiples visages dont jamais, 
jamais on ne sait
Les lignes sont floues
Les lignes se perdent
Et l'intensité du cercle infini, dans un balbutiement de tout
espaces imprécis et pourtant,
certitude incertaine
des mouvements sans limite — les vies assemblées, toujours en voyage
J'ai voulu suivre un contour — mais de quoi
sans cela, pas de voie
sans cela, le silence
sans cela, 
tout / recommence — indéfiniment
sans une ligne, sans un mot, sans un code, une règle
il y aurait — avant, après, autour, pendant — uniquement, ce que, jamais, je ne vois, ne vis ou ne tiens
ce que je ne saurai pas... 
alors...
Laissez ces espaces — vibrations sans attaches — sensations fugaces — 
lumières et couleurs — silences et murmures — libertés — brises et candeur
jusqu'où cet encore — encore et encore... souffle renouvelé 
jusqu'ici, si l'ici n'est jamais...







Laure Escudier pratique la poésie, le dessin et la musique (composition et violon) depuis la petite enfance et s'attache à relier ces trois disciplines au sein de projets variés (concerts de création, mise en musique de ses textes, publications de poésies et de dessins, expositions, lectures poétiques, graphiques et musicales...). Ses textes ont été publiés, entre autres, aux éditions du Nain qui tousse et dans les revues L'Intranquille, 17 secondes,TraverséesMéninge, Incertain regardSouffles... Son site : http://www.laureescudier.com. Ce poème est extrait de Bleus de rires. Présente dans les n° 11, 14, 15, 16, 20, 21 et 22 de Lichen.

1 commentaire:

  1. Très, très beau témoignage d'une quête de l'insaisissable. Ce poème diffracté a quelque chose de magique !

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