L’Atelier du don de mots


Les dix textes obtenus avec les mots donnés

Au cours du mois écoulé, 43 mots (ou expressions) ont été récoltés, donnés par 20 lectrices et lecteurs, et 9 volontaires m'ont rejoint pour l'exercice. Je remercie toutes et tous !

À hue et à dia
Trugarez le mirifique, célèbre dromomane autant qu'obscur troubadour, ne barbotait pas dans les scintillements de la rhapsodie, ce truc de gonzesse à bigrement vous lester le fourbi. Non, lui, quitte à se faire enchrister pour misogynie, c'était un vrai lascar vagabondant dans le charivari. Nonobstant, ça chialait fort du nénuphar parmi les gueuses à michetonner quand il empoignait son radiateur à court-circuits comme il appelait son accordéon. Côté mâles, ça faisait vrombir les manguiers jusqu'à la taille du Machu-Pichu. On somnolait pas longtemps sur les bancs. Ça s'empoignait sans pudeur par les miches en se lichant la margoulette avant de se faire écailler la girelle ou carrément s'engranger la totale, en passant accessoirement par le lavabo. Pas question de se reposer. Ça planait dard-dardça faisait pas dans la thérapie pataphysique à se masibler les choses de la vie en filigrane. Ni dans le coït nucléaire ! Tu devines bien que, la minuit passée, 'y avait plus de corps égayés dans le passif que d'hommes debout, dans le patelin.
(Éric Cuissard)

Ket, trugarez!
Masibler la jolie margoulette par pure misogynie... NON, MERCI !
Michetonner comme une pauvre gonzesse à minuit ... NON, MERCI !
Reposer en filigrane dans le scintillement d'un radiateur... NON, MERCI !
Chialer une rhapsodie obscure de troubadour... NON, MERCI !
Engranger le fourbi de pataphysique nucléaire... NON, MERCI !
Barboter dans le lavabo comme un nénuphar... NON, MERCI !
Vagabonder en dromomane jusqu'à Machu Pichu... NON, MERCI !
Somnoler par pudeur dans le charivari ambiant... NON, MERCI !
Enchrister et lester des lascars bigrement passifs... NON, MERCI !
Vrombir et planer à cause d'un mauvais court-circuit... NON, MERCI !
Deviner, accessoirement, la couleur du mirifique manguier... ET POURQUOI PAS ?
(Annabelle Gral)

Charivari dans le radiateur
Je l’ai rencontré un soir clair-obscur en haut du Machu-Picchu. Il était minuit quand je vis ce lascar qui s’approchait dans le scintillement planant des sommets.
Il s’était cassé la margoulette et son nez vrombissait bigrement, à la manière d’une chalemie de troubadour
Je vagabondais déjà depuis plusieurs jours et j’aspirais à me reposer, à somnoler au son d’une rhapsodie, quand il débarqua en chialant comme une gonzesse : 
— Madame, trugarez de m’indiquer comment rentrer à Brest. Je suis professeur de pataphysique nucléaire et malheureusement dromomane, et je crois bien m’être perdu. 
Impossible d’être tranquille, même dans ce fourbi à 3000 ! Je devinai accessoirement un court-circuit en filigrane, et lui conseillai de laisser barboter ses pieds dans un lavabo car ils ne sentaient pas le nénuphar. Ce bain serait pour lui une excellente thérapie.
Des années plus tard, je le retrouvai, passif, à michetoner sans pudeur sur les grands-boulevards. Il me délesta d’une petite fortune. Mais peu importe : j’étais seule et il faisait doux à l’ombre des manguiers.
(Gaëlle Moneuze)

Après le charivari
— C’est ça, Monsieur le Commissaire. On était les six copines dans le lavabo des dames à minuit, pour un petit pipi et se refaire une beauté, quoi, on avait beaucoup dansé. Assez bu aussi, ça planait, gentiment. On était bien ensemble.
— ...
—  Bon, alors un type est entré. Genre lascar, et puis il était bigrement lesté. Léa lui a glapi de vagabonder ailleurs, « espèce de sans pudeur », a ajouté Fatima. « Ben quoi, c’est pour le radiateur », qu’il a fait. Or il y en avait dans les couloirs, tous froids depuis le court-circuit. On le lui a dit et il nous a traitées de gonzesses.
Marion, qui a des diplômes, s’est exclamée en rigolant : « Misogynie dromomane ? Va falloir une thérapie
— Continuez...
— Alors là il a commencé à monter en température, pas besoin de radiateur !. « Fini de vrombir, les mouches, qu’il a sorti. Z’allez pas chialer quand même ! Y’en aura bien une ici qui michetone ? » Pouvez noter, je cite. La mouche, la seule, c’est celle qu’on a prise. On a beau n’être que des caissières, on a tout son honneur. On n’est pas des passives, nous-autres. C’est parti sec. Soizic : « Ta rhapsodietroubadour à la manque, étouffe-la, ça va nous reposer ! » Et Lucienne, de son mètre quatre-vingt-dix : « Va donc somnoler dans tes nénuphars, hé ! » Vous suivez ? 
— Oui, je note...
— Lucienne l’a impressionné. Alors il s’est mis à grommeler des trucs dégueulasses qu’on devinait à moitié, qu’il allait « nous enchrister, nous engranger du mirifique » et autres salades de taré. « Tu vois pas que tu barbotes ? », a lancé toute fumante Fatima. Marion pour se fiche de lui l’a traité de... attendez... C’est ça, oui, de « pataphysique recalé à Machu Picchu », elle a de ces trucs, elle est extra ! Vlan ! J’y saisissais rien mais c’était bien planté. « Scintillement obscur à risque nucléaire », qu’elle a ajouté. Et ça, hein ? !
— Ensuite ?
— Il a poursuivi ses grossièretés et s’est montré menaçant. On n’avait pas peur. Et Lucienne s’est surpassée : « Si tu sors ton fourbi, ta girelle, tout masiblé qu’il va être, le manguier. » J’avoue qu’on se tordait pas mal. Et Marion de nouveau : « Nonobstant ton état, on te la casserait, ta margoulette, et pas qu’en filigrane ». Voyez Monsieur de Commissaire, j’ai même fait répéter et noté ensuite pour retenir. Moi je ne disais pas grand chose mais je soutenais les copines en gueulant tout ce que je pouvais. Alors il s’est lancé sur moi tous poings en avant et on l’a bien giflé pour lui apprendre. Soizic lui hurlait de nous dire « Trugarez ». Elle est bretonne, ça veut dire merci. Elle n’a pas traduit... Drôle de fée, qu’il a dû se dire. Et il s’est carapaté.
— Rien d’autre, mademoiselle ?
— Non, je ne vois pas... Mais accessoirement, à votre avis, Monsieur le Commissaire, c’était pas un peu bien fait pour sa margoulette, à ce sale macho ?
(C.G.S.)

(sans titre)
Chialer comme un nénuphar ou casser sa margoulette de dromomane au Machu Picchu c’est bigrement pataphysique, nonobstant, somnoler contre un radiateur mirifique c’est accessoirement nucléaire quand on se michetonne au bois de manguier (pour se réchauffer, vous avez deviné, trugarez !).
(Hélène Py)

Colin ou girelle ?
Nonobstant le nénuphar qui barbote en son poumon, Chloé somnole. Le scintillement de la thérapienucléaire laisse deviner qu’un dromomane – las des manguiers d’équinoxe, des eucalyptus de minuit, approche.
On entend vrombir un fourbi pataphysique de hoquets, de cliquets, d’aéroplane. Charivari sans troubadour, rhapsodie sans trompette. 
L’impudent chasseur de gonzesses, lascar accessoirement mysogine, se fera-t-il enchrister ?
Court-circuit.
Sans pudeur je chiale. 
(Annie Hupé)

Voyage, voyage
Un lascar vagabonde. Ses silences trempent, nénuphars, dans un lac qui est un lavabo comme les autres. Son regard grenouille fait scintillement, il barbote, un citron aquarelle les iris de ses yeux. Accessoirement, c’est bien après minuit que sa tisane cérébrale perle dans le bol, chiale au bord de la soucoupe nettoyée de toute pudeur, même petite, même mirifique. Il somnolerepose sa carcasse, plie ses os et ses ans lestés en un fourbi presque crasseux et bigrement beau.
Dedans, un radiateur ronronne, dromomane immobile et le chat s’enroule autour des mollets d’une gonzesse. Il croque croquettes, emplit sa margoulette, enchriste la protéine sans arrêtes, le goût est celui de la girelle, l’engrange dans son museau passif, repu. 
Minuit, une souris passe, femme de troubadour. Coquette, maquillée de trop, pelage obscur, agite ses pattes, son dos, sa bouche. Elle miaule. C’est une rhapsodie qui plane sans le court-circuit de ses cordons vocaux. Le son évite toute thérapie mais on devine que c’est bien là l’erreur.
Michetonne, la rongeuse, nargue la pataphysique féline, elle suce le noyau, aurait préféré un pépin, récuse la rugosité nucléaire. Elle vrombit nonobstant la misogynie qui masible et son chant et ses batailles en un charivari que le manguier n’apaise plus. Et pourtant il ne vient pas de loin, pas des sommets râpés du Machu-Pichu, non, il vient d’un rêve tracé en filigrane qu’un barde bavard avait fredonné et ponctué d’un trugarez sincère. 
(Sylvie Franceus)

Gonzesses et lascars 
Au Machu Picchu, des lascars bigrement dromomanes
font vrombir leurs radiateurs nucléaires
Court-circuits mirifiques, scintillements de l’obscur
Accessoirement, les gonzesses planent dans la pataphysique,
et michetonnent en s’enchristant
Pudeur de girelles sous nénuphar
Si eux vagabondent en troubadours chialant des rhapsodies
Elles, engrangent les charivaris sous les manguiers à minuit
Lestés de leur fourbi, leurs margoulettes en filigrane,
Ils reposent et somnolent, misogynie des passifs
Nonobstant leur thérapie, elles barbotent et masiblent les lavabos
Devinez quoi ? Trugarez dit-on en breton !
(BMB)

À minuit Trugarez !
La gonzesse dromomane michetonne du côté du Machu Picchu. Sans chialer, elle vagabonde pour son obscur lascarNonobstant la misogynie de celui-ci, sa margoulette sans pudeur et sa thérapie pataphysique à elle l’enchristent, la leste, mais elle engrange car un court-circuit près du lavabo masiblé le radiateur nucléaire qui vrombissait dans le fourbi
Quand elle se reposepassive, elle plane bigrement au son d’une rhapsodie. Elle devine lgirelle qui barbote sous le scintillement du manguier, le mirifique nénuphar. Accessoirement en filigrane, un troubadour somnole malgré le charivari.
(Anaïk Simon)

 Devinez la misogynie
La gonzesse d'un troubadouraccessoirement,
s'est masiblé la margoulette bigrement
dans les racines d'un manguier pataphysique
qui barbotait, aussi passif que mirifique.
Elle engrangea des nénuphars dans le scintillement
d'une rhapsodie nucléaire— nonobstant
le fait qu'un pauvre court-circuit
puisse se reposer après minuit.
Somnolant, malgré tout ce charivari,
et lestée de tout son fourbi,
elle fut enchristée sans ménagement pour sa pudeur
accusée de michetoner les radiateurs.
— « Trugarezobscure girelle ! », vrombit le dromomane,
tout en vagabondant et planant, comme en filigrane,
depuis le sommet du Machu Picchu jusqu'en Asie,
chialant dans le lavabo comme un lascar en thérapie.
(G. de P.)

3 commentaires:

  1. Ah! Clément qui vient me disputer le genre San-Antonio, ça c'est du nanan!
    On devrait écrire un roman à quatre pattes, comme aurait dit Béru.
    Au prochain épisode, si les mots s'y prêtent.

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  2. Eric Cuissard permettez moi de vous dire que vous deconnez à gros bouillon,bon! ça fond quand même dans la bouche comme quand on's'cale un bouillon Kub dans chaque joue.

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