Julien Boutreux


Tous les chiens sont des porcs qui se prennent pour des aigles
Tous les poissons sont des lapins qui ressemblent à des veaux
Certains chevaux sont des pintades aux yeux mi-clos
Alors la poule a regardé passer le zèbre                
Lui a souri
Je te vois dit l’oie au cerf-volant
Je t’observe dans le ciel
Marcher comme une hirondelle sans tête
Avec la splendeur du dindon
La tortue fait les yeux ronds
Elle ne ressemblera jamais à une taupe aux yeux de tigre
Peut-être juste à une bique sans queue
Ni tête

*

Serpents

serpents cuivrés, beaux serpents de cuir, joignez vos mains blanches, ôtez vos gants de mue diaphane, par vos chemins sinueux approchez confiants et secrets, venez contre ma peau calleuse, ô serpents cuivrés, beaux serpents de cuir, vibrez à l’unisson et chuchotez les belles prières que votre père Apophis exaucera toujours pour vous ses fils chéris des gouffres sa tendre chair de nuit









Né en 1976, Julien Boutreux vit près de Tours. Il publie poèmes et nouvelles dans une trentaine de revues (imprimées ou électroniques) depuis 2014. Un livret aux éditions La Porte : L’oiseau de pierre (2016). En 2017, il lance la petite revue de poésie Chats de Mars. Présent dans les n° 12, 13, 23 et 24 de Lichen.

1 commentaire:

  1. Je vais être si pauvre de commentaire que j'en ai presque honte : j'adore, tout simplement.

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