Julien Boutreux


Un jour quelqu’un disparaîtra
Un jour on verra
Quelqu’un disparaître sans laisser de traces
Sans rien laisser derrière lui
Pas même sa vie qu’il emportera
Dans sa disparition
Totale
Un jour on verra quelqu’un
Disparaître sans rien laisser
Pas même un souvenir pas la moindre trace
De lui
Derrière lui
Rien que le vide dont il était rempli
Vous verrez

*

Silures

géants béants tapis, silures il n’y a pas plus monstres que vous, gouffres ciels de vase, lacs d’ombre, gueules ouvertes de cavernes où je mets ma tête pour voir or en vous il ne fait que noir d’un noir de diamant effilé tel crocs de smilodon en trois rangées serrées, d’un noir splendide pestilentiel, d’un noir d’infini

ô bouches ô ventouses ô vertiges blancs et lents, ô crochets successifs où ma carcasse pend et s’allonge aspirée dans l’abysse moite, léviathans ô silures des vases noires vous êtes le pur cauchemar tapi sous l’eau grise où vogue ma nef d’endormi, vous êtes le noir infini








Né en 1976, Julien Boutreux vit près de Tours. Il publie poèmes et nouvelles dans une trentaine de revues (imprimées ou électroniques) depuis 2014. Un livret aux éditions La Porte : L’oiseau de pierre (2016). En 2017, il lance la petite revue de poésie Chats de Mars. Présent dans les n° 12, 13, 23, 24, 26 et 27 de Lichen.

2 commentaires:

  1. Disparaitra-t-il dans la gueule du silure? Ce monstre est au poisson-chat ce que le crocodile est au lézard vert, cauchemardesque en effet!

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  2. Deux textes bien différents mais j'y sens une analogie qui m'intéresse fort en poésie, celle de la spirale, et de plus discrète, d'autant plus appréciable !

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