Nantes
C’était – je me souviens – un
matin
Brume encore et premiers rayons
La journée devant nous comme un
grand manteau qu’on enfile doucement
Auréolée de son propre mystère
Tu nous as promenées dans Nantes
Passage Pommeraie escaliers
luisants
Lignes droites magasins et
trottoirs
Tu savais tout et connaissais
toutes les routes
Les rues comme les méandres de
ta mémoire
Et les souvenirs et récits
émaillaient les descriptions
Car tout faisait sens, ville
vitrine de ton esprit
*
Et j’y reviendrai seule ou en
famille
Mais tes souvenirs vivent en
nous maintenant
Et je raconterai les lieux aimés
et fréquentés
Pour lutter contre l’oubli
La zone artisanale
L’odeur des samedis après-midi
dans le camion
Les petits chantiers – je
t’assistais parfois
Pour apprendre à être auprès de
toi et te ressembler
Ta stature ton sourire ton
aisance
Tes mains calleuses tes ongles
plats
Ta veste de bleu casquette et
chemise à carreaux
De dos je te suis encore et je
t’écoute
Quand dans le lointain tu sais
reconnaître le chant de l’alouette
Maman
de deux enfants, Isabelle Bidet vit à la campagne, au bord de la mer, où
elle enseigne le français et le latin, après des études de lettres et un master
consacré aux poètes Maurice Carême et Marie Noël. Présente dans les n° 13, 15, 17, 18, 19, 23, 27 et 28 de Lichen.
Sur un sujet banal (mais au fond ils le sont tous,) vous écrivez de si belles choses simples et si harmonieuses que ça passe à l'intérieur, le feu doux d'émotion prend et la fin me gagne de plus en plus jusqu'au dernier vers d'attention longue prenant élan pour passer le silence... +++++
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