Isabelle Bidet


Renaissance

Ensevelies mes émotions sous un tas de paille,
un feu de bois,
enterrées au fond du jardin,
à jamais oubliées
Le soleil levant les réchauffe au sein de la terre
et les libère
au cœur du renoncement, non pas l’ennui
mais la persévérance


Marque

j’ai jeté l’encre de mes mots
oubliés à l’ombre sourde étalés sur ma peau
couverte noire de Chine tatouée masquée enfin elle-même
renaissante en ce langage épidermique
grains de beauté disparus à mesure que la poésie
s’étale et recouvre ce qui fonde la limite entre le moi
et l’autre, l’univers, le distinct, l’être de ce qui m’entoure












Maman de deux enfants, Isabelle Bidet vit à la campagne, au bord de la mer, où elle enseigne le français et le latin, après des études de lettres et un master consacré aux poètes Maurice Carême et Marie Noël. Présente dans les n° 13, 15, 17, 18, 19 et 23 de Lichen.

2 commentaires:

  1. Il y a du résolu, du décisif dans vos deux textes à la riche substance poétique... Comme un tournant pris de présence, au monde comme aux mots. J'aime.

    RépondreSupprimer
  2. Grosse faiblesse pour le deuxième, même si j'aime les deux. La poésie qui fond la limite me parle, sonne loin.

    RépondreSupprimer