Giancarlo Sissa


Saint-Malo 

1
La vérité c’est que tu t’arrêtes dans un équilibre merveilleusement complexe et séduisant, comme certains jeunes oiseaux qui ont depuis peu appris à naviguer entre courants et lumineuses tempêtes. Dans le ciel de Saint-Malo les mouettes peuvent planer longtemps immobiles dans le vide et fixer presque nez à nez ceux qui se penchent légèrement au-dessus des remparts, avant que la déchirure du vent ou la moindre inclinaison de l’aile ne les projette à des centaines de mètres dans la mer. On ne sait jamais dire ce qu’elles préfèrent vraiment.  

2
Et pourtant, alors qu’elle parcourt l’Atlantique la neige ensorcelle le temps qui reste et le temps, tel une feuille, pousse de la branche de ma main et derrière la fenêtre le ciel est un océan renversé.

3
Faisons l’école buissonnière, mon amour, dans le thé doux et dans le vent, dans la danse qui rêve aux remparts azur de la mer, le mystère de l’eau, l’enfant que nous sommes. Me chercherais-tu ? me redonnerais- tu la main ? c’est ça qui fait la différence, la surprise sans défense. 






Poète et traducteur, Giancarlo Sissa vit à Bologne. Ses récits ainsi que ses poésies apparaissent dans de nombreuses revues. Le but de sa poésie est de nous faire comprendre, à l’aide d’un regard désenchanté, ce qu’il se passe autour de nous en nous murmurant des hypothèses différentes de celles que savons envisager. C’est un groupe d'étudiantes en Master 1-2 Traduction Littéraire et Édition Critique à l'Université Lumière Lyon II (Marianna Cesano, Lola Dougère et Joséphine De Gabaï) qui a traduit ce poème extrait du recueil Persona Minore (Edizioni Qudulibri, 2015). Déjà présent dans le n° 11 de Lichen.

1 commentaire:

  1. Bien que ce soit une traduction la poésie est là telle que j'aime la lire. Merci à l'auteur et ses traductrices pour ce partage. J'aime les images que ce poème suscite.

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