En mai, au printemps
Et je ne garderai pour habiller mon âme
Que l’idée d’un rosier et qu’un prénom de femme
Jacques
Brel
Quelques
minutes avant de mourir
Je
souhaiterais seulement
Aller
poser ma carcasse quelque part
Si
possible dans l’herbe au bord du Rhin
Sur
un bout de feuille volante
Griffonner
quelques phrases pour mon fils
Dans
les deux langues qui sont les siennes
En
français et avec plus de peine en allemand –
Rien
ici ne les sépare –
Puis
prononcer le mot miracle
En
pensant à sa mère…
Pour
le plaisir
Allumer
une cigarette
Guetter
le vol des oiseaux
Dans
le ciel bleu idéalement
–
Je ne consens à mourir qu’en mai au
printemps ! –
Et
dans les enroulements de ma rêverie
Me
souvenir d’un poète
Qui
en ce décor rhénan
Croyait
voir des femmes aux cheveux verts…
Et
s’il me reste encore un peu de temps
Savourer
un dernier verre
Un
rouge profond de Bourgogne
Plutôt
qu’un blanc pétillant
Et
même légèrement ivre
Ne
rien dire de mémorable
Fermer
les yeux
Baisser
la tête
Et
peut-être à l’instant de
Sentir
des larmes
Rire
amèrement
Né à Nancy en 1973, Frédéric Perrot a
très longtemps vécu à Metz, quelques années à Marseille
et s’est installé à présent à Strasbourg. À ce jour, il a
publié une quinzaine de textes dans la revue Traction-Brabant (de
Patrice Maltaverne) et un recueil auto-édité (Les heures captives, 2012). Présent
dans les n° 7, 10, 12, 14, 15, 17, 18, 19, 20 et 22 de Lichen.
Très beau
RépondreSupprimerMerci à vous.
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