Fontaine
Autrefois je prenais feu
souvent. Mon entourage traînait le relent de brûlé quelque temps. J’ai bu la
mer pour me guérir. Aujourd’hui je suis fontaine dans laquelle tu peux baigner.
Patates
Quand j’aurai assez poussé, je
me hisserai hors du rang des patates, j’irai saupoudrer mon amidon sur les
ailes des corbeaux bouffeurs de frites, j’essaierai de convaincre les pommes de
terre restées en terre de ne pas finir en robe de chambre.
Fourmis d’eau
La pièce se remplit de gouttes
d’eau, je déplace le seau, les gouttes sont plus malines, elles font les
fourmis et se laissent couler dans les coins là où le seau rond ne peut rien.
Je tire la langue, l’eau est salée, ce sont mes larmes qui coulent.
Love Tagada
J’ai envie d’être à tes pieds
comme une fraise amoureuse d’un poireau.
Née
à Saint-Étienne en 1975, Florentine Rey se
consacre aujourd’hui — après des études de piano, les Beaux-Arts et la création
d’une entreprise dans le multimédia — à l’écriture et à la performance. Son
travail interroge notamment le corps et le féminin. Son site : www.florentine-rey.fr.
Présente dans les n° 7, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 15, 17, 18, 20 de Lichen.
Pétillant humour qui, parce que non insistant (quelle belle stratégie qui n'en est pas une !), se coule sous les yeux. Vous avez deviné ! Mon préféré est Fourmis d'eau – mais j'aime tout.
RépondreSupprimerAh oui ! Toujours beaucoup de fantaisie dans vos poèmes ! Bravooo !
RépondreSupprimerDu plaisir à entrer dans cette fontaine d'images surréalistes !
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