Éric Cuissard


Partir encore

Soumettre l’ennui aux horizons des songes
Ne plus prendre part au vulgaire quotidien
où bâfrent les journaux.

S’éloigner sans un mot
De la putride gamelle des chiens
Sans regrets de cela, jeter l’éponge!


Ne

Déjà dit
Ne pas
Déjà 
Ne pas
Oh ! dis !
Déjà ne pas
Déjà ne
Déjà.

Gel

âme nue
sans lien
sourde
serrée sous 
les cieux 
froids.









Habitant à Reims, Éric Cuissard publie poèmes et des récits courts en revue, depuis une quarantaine d'années : Sol'Air (Nantes), Rétroviseur (Lille) — disparues aujourd'hui —, Friches (Haute-Vienne), Inédit Nouveau (Belgique) et Phooo (Calcutta). Trois recueils publiés : Sténopé (Sol'Air), Angles des Cris Purs (Books on Demand) et Le Résident des Interstices (Sajat). Présent dans les n° 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 15, 16, 17, 18, 20, 21, 23 et 24 de Lichen.

10 commentaires:

  1. "Soumettre l'ennui aux horizons des songes"... aux petits bonheurs de la marche, ce que tu fais je crois ? Ça m'arrive aussi ; constaté qu'aucune mélancolie n'y résiste.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. ERIC CUISSARD1 mai 2018 à 16:28

      Marcher, fouler la terre sans crainte de l'orage.
      Marcher comme une prière sans soucis de voyage.

      Supprimer
  2. Douce amertume du besoin d'évasion, échappatoire vitale pour voir au-delà. Votre poésie me touche et m'emporte.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. ERIC CUISSARD1 mai 2018 à 16:36

      Satisfait de toucher la lauréate de Librinova. Encore une coupe à votre succés.

      Supprimer
  3. Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. ERIC CUISSARD3 mai 2018 à 09:52

      Un peu dur aussi: Partir c'est crever un pneu!
      Bonjour dame Bénédicte.

      Supprimer
  4. Réponses
    1. ERIC CUISSARD3 mai 2018 à 09:49

      Sans doute appréciez-vous la brièveté des deux derniers textes, en chantre du Tanka.
      Moi je ne sais pas Tanka faire.
      Merci Gabrielle.

      Supprimer
  5. Oui, jetons l'éponge dont se bâfrent les journaux et marchons à la prière. Merci !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. ERIC CUISSARD4 mai 2018 à 17:37

      Marchons, qu'un son guipure abreuve nos pavillons.
      Bien le bonjour Raphaël.

      Supprimer