J’ai vécu quelque temps allongé sur la terre
Au-dessus d’un clocher
Dont j’apercevais la pointe
Au bout du pré
Très exactement sonnait l’angélus
À sept heures à midi
Et de nouveau à sept heures
Le soir
Parfois debout j’essayais de toucher le ciel
Parcouru d’avions
Qui traçaient comme à la craie
De si subtiles marelles
°
Après
le tourbillon
Après le tourbillon des arbres
La lumière verte
Héraldisme du houx luisant dans l’ombre
(Honnies terres esclaves
bas pays)
L’Estive
S’exalte dans le saphir et l’or
Des gentianes
Encore un pas
Te voilà parvenu
Aux terres jaunes et bleues
Du règne
D’aconit
Né en 1963, Didier Gambert est spécialiste de
littérature du XVIIIe (thèse soutenue en 2008, publiée en 2012 chez
Champion) et a publié quelques ouvrages dans ce domaine. Il a d’abord pratiqué
l’écriture poétique de manière intermittente, puis de façon très régulière ces
dernières années. Certains de ses textes ont illustré une exposition de
photographies de Bérénice Delvert, intitulée Métaphysique de l’Océan (La
Grange aux arts, Champniers, près d’Angoulême). Ce poème est extrait du recueil
inédit Le Grand Discord. Présent dans les n°s
17, 18, 19, 20 et 21 de Lichen.
"le saphir et l'or des gentianes" ... Bon sang c'est beau à entendre !
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