Makronissos
Makronissos,
non
on ne peut pas
voir le bleu du ciel et de la mer
Cette échappée de bleu aveugle et cinglant
Les hommes que l’on décolorise
survivent ici en écrivant
de toutes leurs couleurs d’hommes
Au revers de leur nuit
– noire est la nuit de Makronissos –
les couleurs de la vie s’amoncellent
échouées sur la grève
morcelées, fragmentées, brisées
Des bris de vers
Traces muettes dans les pierres
Makronissos, le silence
résonne encore longtemps après
que se soit tue la voix
des hommes qui ne souffrent plus
Makronissos on ne peut pas
non
voir le bleu du ciel et de la mer
on ne peut pas
voir le bleu du ciel et de la mer
Cette échappée de bleu aveugle et cinglant
Les hommes que l’on décolorise
survivent ici en écrivant
de toutes leurs couleurs d’hommes
Au revers de leur nuit
– noire est la nuit de Makronissos –
les couleurs de la vie s’amoncellent
échouées sur la grève
morcelées, fragmentées, brisées
Des bris de vers
Traces muettes dans les pierres
Makronissos, le silence
résonne encore longtemps après
que se soit tue la voix
des hommes qui ne souffrent plus
Makronissos on ne peut pas
non
voir le bleu du ciel et de la mer
Née au
Vietnam, grandie en Afrique, Colette Daviles-Estinès a été
longtemps paysanne. Elle puise son inspiration dans un sentiment de
perpétuel exil. Nombre de ses textes ont été publiés à La
Barbacane, Le Capital des Mots, La Cause littéraire, Un
certain regard, Revue 17 secondes, Ce qui reste, Paysages
écrits, Le Journal des poètes, Écrit(s) du Nord, Nouveaux
délits, Comme en poésie, Verso, La Toile de
l'un.... Après Allant vers et autres escales (l’Aigrette,
2016), viennent de paraître successivement L'Or saisons (éditions
Tipaza, mai 2018) et Matrie (éditions Henry, septembre 2018).
Voir son site : http://voletsouvers.ovh. Présente
sans exception dans tous les n° de Lichen depuis
l’origine.
En découvrant ce film bouleversant http://princefilm.ch/fr/video/comme-des-lions-de-pierre2012/ lors d'une des rencontres littéraires de Haute-Provence à Saint-Etienne Les orgues autour de Yannis ritsos
RépondreSupprimerTheodorakis pourrait chanter ces vers au son d'un bouzouki.
RépondreSupprimerTheodorakis avait été interné dans ce camp de Makronissos.
SupprimerLe cœur ému, la conscience vous guidant vous n'allez pas à la généralité de l'horreur mais à ce lieu et à ce temps précis, suraigus, atroces, terriblement identifiés, concrétissimes, et vos vers lancinants servent, à travers la mémoire de ces martyrs-là, celle de tous, de quelque époque, de quelque partie de la terre aient-ils été ou soient-ils hélas encore aujourd'hui. +++++
RépondreSupprimerQuel poème bouleversant ! ++++++++++
RépondreSupprimerUn temps de retard pour mon commentaire. C'est que je cherchais ELLE LUI DIRAIT DANS L'ILE, de Françoise Xénakis. Un rapide survol me confirme qu'elle ne cite pas le nom de l'ile, que je ne connaissais pas, mais c'est sûrement le même endroit.
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