La menace
Nous
le voyions passer sur l’avenue,
l’expression
absorbée
dans
les choses, dans les visages à éviter.
Puisqu’il
n’écoutait rien
et
que rien ne semblait l’intéresser,
nous
le pensions intellectuel
(une
idée enfantine
d’ingénus
que nous étions).
Nous
nous en moquions cachés
car
nous en avions un peu peur.
De
lui nous ne savions rien
sinon
qu’il passait comme le nuage
noir
qui engloutit l’averse
trop
paresseuse pour pleuvoir sur nous
son
fragile défi.
Né à Melfi (Italie) en
1971, Canio Mancuso collabore au
magazine littéraire Fermenti. En
2016, il a publié son premier recueil de poèmes — dont est tiré le poème
ci-dessus — : Fiammiferi (Allumettes) chez Besa Éditions, ainsi
qu'une anthologie des poètes de la Daunia, en complicité avec le poète italien
Raffaele Niro (chez le même éditeur). En 2018, son nouveau sylloge sera publié
chez l’éditeur Giuliano Ladolfi. Le présent poème a
été traduit
de l'italien en français par Solène Chrétien, Stella Di Folco, Mattéo
Renard et Marie-Laure Weber (de l'Université de Lyon) et apparaîtra dans un
recueil qui sera prochainement publié par l'éditeur lyonnais Hippocampe (Gwilherm Perthuis). Présent dans les n° 24, 25 et
26 de Lichen.
Cet apprivoisement impossible de l'étrangeté, sinon comme danger inexprimable. Riche poème, qui me parle loin, comme plusieurs autres déjà accueillis dans Lichen.
RépondreSupprimerUn poème sombre et fort qui me parle également.
RépondreSupprimerMerci de tout coeur.
RépondreSupprimerCanio
J'aime...J'adore la fin. Merci !
RépondreSupprimerà vous...
RépondreSupprimerCanio