Allumettes
Mon
père fabriquait
des
bateaux en allumettes
des
bateaux avec trop de voiles
et
avec trop de canons
beaux
parce qu’ils n’étaient
métaphore
de rien.
Il
était assis par terre
la
gueule au-dessus
du
chantier malléable
de
son art biscornu
massacrant
des allumettes
qu’il
séchait et collait
à
un squelette d’air.
Comme
il était content
d’insuffler
la respiration
dans
les os d’un bateau
privé
d’océans à imaginer.
Né à Melfi (Italie) en
1971, Canio Mancuso collabore au
magazine littéraire Fermenti. En 2016,
il a publié son premier recueil de poèmes — dont est tiré le poème ci-dessus — :
Fiammiferi (Allumettes) chez Besa Éditions, ainsi qu'une
anthologie des poètes de la Daunia, en complicité avec le poète italien
Raffaele Niro (chez le même éditeur). En 2018, son nouveau sylloge sera publié
chez l’éditeur Giuliano Ladolfi. C'est sa première apparition dans Lichen. Le présent poème a
été traduit
de l'italien en français par Solène Chrétien, Stella Di Folco,
Mattéo Renard et Marie-Laure Weber (de l'Université de Lyon) et sera présent dans un recueil qui sera prochainement publié par l'éditeur lyonnais Hippocampe (Gwilherm Perthuis).
Magique à force de précisions fines, ce poème fait naviguer sur la question du réel et du dérisoire à travers le pudique regard rétrospectif sur la passion d'un père.
RépondreSupprimerMerci bien,
RépondreSupprimerCanio