Vaines insanités
Je canarde basse-cour
Je canarde fermière, je canarde fermier
Je canarde purin, cochon dans
son purin
Je canarde putain en moi. Je
canarde et vous emmerde
Je suis putain au cœur large.
Pucelle de vos ardeurs
Je vous emmerde et je grandis,
énorme dans ma cage archi-mini
Je grandis, je grossis, je
rugis, je rage et j’éclabousse dégueu-lasses
Je suis candeur et putain. Rage
et puis purin.
Et de mes ailes je m’aplatis sur
vos bottes
Pisse / Chie
Candide-putride / Je mêle les 2 /
Rassemble les 2
Je m’élève haut / Redescends
bas.
Fange et anges
Je côtoie Ciel et Enfer /
Rage-Amour / Désir et Haine
Je-Jeu. Cage et bourreau. Flamme
puis bûcher
Je me casse / Trisse / Carapate
Au-dessus de basse-cour
Au-dessus
De fermière
De fermier
De purin
Et cochon
Bien au-dessus de vos ardeurs…
Bénédicte Bonnet est encore très amatrice en poésie mais
très attirée par cette forme courte et condensée, brute et ramassée. Elle aime
le baroque, ce qui bouleverse et ce qui tourmente. Elle est cette pierre très
irrégulière qui ne demande pas à être taillée mais qui picote sans cesse. Ce
texte est extrait du recueil Vanités
(inédit). Présente dans le n° 28 de Lichen.
Pas si vaines... Je les trouve choquantes mais pas au sens moralisateur : impactantes, puissamment. Quelque chose sort en trouvant pas mal du tout son rythme ! À suivre ? Bien à vous !
RépondreSupprimerWwwouuuh ! Ça décoiffe ! J'adore !
RépondreSupprimerCa ! quand c'est dit, ça fait du bien ! :) Bravo !
RépondreSupprimerPoème vitriol. On sent de la rage mais aussi un jeu de la rage ; une jubilation, une truculence du cru. Bravo !
RépondreSupprimerC'est beau, c'est beau de fraîcheur et de jeunesse, c'est beau de spontanéité, ça surprend, ça dérange et ça picote mais finalement il fallait le dire! Cette poésie me touche particulièrement, j'espère pouvoir en lire bientôt plus!
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