Poësis
Au mur des ronces drues,
La nuit cesse de parfaire la pierre.
Opaque est le temps qui l’occupe.
L’aube chahute.
La neige en éteule résorbe les angles,
Telles les feuilles en chevet
Aux tombés des brumes,
Ou la chaleur étendue
Crue sur l’azur.
Comme tous les mots donnés au silence :
Mots des nuits de neige,
Des larmiers de l’automne ;
Mots du soleil radiant
Et du printemps vierge.
L’aube s’égoutte,
La frange des hêtres
essuie la nuit.
Sur la page
Le silence me dépose.
Sur la page
Le poème résorbe mes angles.
Rémoise, Béatrice Pailler a exercé à Reims
pendant vingt ans le métier de libraire. Elle se consacre maintenant à
l’écriture et uniquement à celle-ci en alternant prose et poésie. En 2015, la
société des poètes français récompense du prix « Jean
Giono » (prix du manuscrit de prose poétique) son recueil L’heure métisse. Elle a publié trois
recueils et participe aux revues Souffles,
Traversées, Décharge, Levure
littéraire, Le Capital des Mots et
Les Amis de L’Ardenne ; et prochainement : ARPA, Écrit(s) du Nord et À
l’index. C'est sa première apparition dans Lichen.
Bienvenue Dame de Reims. Beau texte à dire à haute voix pour entendre le frottement des mots.
RépondreSupprimerEt ce poème qui résorbe les angles comme la neige en éteule adoucit le paysage, ça nous colle là, devant la fenêtre pour la journée.
Bonjour Eric, merci, nous nous rejoignons dans la musique des mots où images et sons sont indissociables. Bonne Journée, Amicalement, Béatrice Pailler
SupprimerJ'adore !
RépondreSupprimerBonjour Bénédicte, merci pour votre appréciation enthousiaste. Je suis heureuse d'avoir pu partager avec vous ce texte. Bonne Journée. Amicales pensées de Reims. Béatrice Pailler
SupprimerLa beauté fait parfois craindre : je l'avais seulement frôlée au passage. j'y suis revenu...Votre poème ample et serré sur une essence énigmatique m'émeut et m'habite.Voilà, je voulais vous l'écrire. Il est simplement magnifique. Merci à vous.
RépondreSupprimerBonjour Clément, je suis très touchée. Nous vivons un temps rythmé par 4 saisons, mais il existe une cinquième saison celle du poème. Poësis représente cette saison qui est un temps d'écoute du silence; un silence habité d'où naitra le poème.
SupprimerBien amicalement.