L’Atelier du don de mots


Pour ce n° 24 de Lichen, une faible récolte : seulement 22 mots (ou expressions), donnés par 17 lectrices et lecteurs. Trois lichéniennes et deux lichéniens sont venus me rejoindre, que je remercie chaleureusement ! (G. de P.)

(sans titre)
— L’inespéré pour moi, écoute, c’était le soir, lorsqu’elle se démaquillait, si verticale, interstellaire, d’une arborescence aux remparts fleuretés de bricoles de lierres et d’embruns, que sais-je, pavane sans aspérités se respirant rien qu’à être vue là, tous nos cadenas, immixtions et matchs abolis... Alors, poussah aux ongles mycosés près son chasse-cousin, je devenais le timonier de cet en deçà rebroussé qu’est l’amour.
(G.Cl.S.)

Une compétition à risque.
En deçà de l'arborescence interstellaire les embruns se respirentvertical timonier ! L'immixtion de mycoses est possible mais les remparts de lierre font cadenas. C'est pas de la bricole !
Tel un poussah démaquillé, les cheveux rebroussés, tu danseras une pavane inespérée après le match. Faudra juste éviter les aspérités du chasse-cousin et ne pas se laisser fleureter.
(Éric Cuissard)

(sans titre)
Véritable timonier interstellaire, le poussah jouait au chasse-cousin : il eut envie de fleureter une bricole, de la démaquiller de sa mycose, de la débarrasser de son aspérité et de ses cadenas. Car il se disait que se respirer dans une immixtion inespérée, ce serait un peu comme danser la pavane ou gagner un match. Mais finalement, on le vit se dresser vertical, comme un embrun rebroussé, en deçà des remparts où le lierre pousse en arborescence.
(Annabelle Gral)

Sous l'arborescence des remparts
Vertical comme un poussah
Le timonier entonne sa pavane
Sous l'arborescence des remparts
Son chasse-cousin sous le bras

Les embruns interstellaires
Voilent les aspérités des vieux troncs
Tout de mycose et de lierre
Dans un triomphe d'immixtion

Dans ce match inespéré
À peine démaquillées
Les fleurs respirent
Timides et rebroussées
Petites bricoles
Petits cadenas
Qui fleurètent
En deçà
(Marjorie Tixier)


Escale
Face aux embruns, sur les remparts, le timonier, atteint de mycose, se démaquille après le match qui l’opposa au poussah. L’enjeu : un fruit inespéré, qui prendra place entre cadenas et bricole, une immixtion de plus sur ses étagères. 
Et là, son esprit vagabonde…  En deçà l’espace interstellaire,
dans une arborescence verticale, le lierre se respire dans une aspéritéest-ce avec ça qu’on distille le chasse-cousin 
Revenons sur terre ! Pour aller fleureter avec sa mignonne, il apprendra la pavane rebroussée.
(Anaïk Simon)

Un invité fâcheux

Ce Gros homme mal bâti sans Partie saillante Passait du temps avec l'Infante* dans le but de la séduire. Parfois, il l'invitait à danser d'Anciennes danses du XVIe siècle, lentes et solennelles, ou lui offrait des Choses insignifiantes, des petites Serrures mobiles munies d'un arceau, des Parties arborescentes de plantes Situées entre les étoiles, des couronnes faite avec un Arbrisseau rampant et grimpant, à feuilles luisantes et toujours vertes, de la crème pour Enlever le maquillage... Un jour, ayant Aspiré par les voies respiratoires des Poussières de gouttelettes formées par les vagues, il se permit une Ingérence Dépassant toute espérance : il organisa, De ce côté-ci de la Muraille formant l'enceinte de la ville fortifiée, une Compétition Perpendiculaire à l'horizontale entre un Conducteur de navire Relevé à contre-sens et un bidon de Mauvais vin imbuvable, propre à chasser un invité fâcheux. Et c'est lui qui y gagna une Infection provoquée par des champignons !
NB : la contrainte (éminemment oulipienne) utilisée ici consiste à remplacer les mots reçus par leur définition (trouvée dans le dictionnaire — chacune étant repérée par une majuscule en son début). Il est aisé de le vérifier avec le "décodage" livré ici : Ce poussah sans aspérité fleuretait avec l'Infante*. Parfois, il l'invitait à danser des pavanes, ou lui offrait des bricoles, des petits cadenas, des arborescences interstellaires, des couronnes de lierre, de la crème pour se démaquiller... Un jour, ayant respiré des embruns, il se permit une immixtion inespérée : il organisa, en deçà des remparts, un match vertical entre un timonier rebroussé et un bidon de chasse-cousin. Et c'est lui qui y gagna une mycose !

* Il n'est pas impossible qu'il s'agisse de celle-là même à qui, défunte, Maurice Ravel dédia sa fameuse et superbe Pavane.
(G. de P.)



2 commentaires:

  1. Quel brio, quelle finesse et quelle audace, Cher Guillemet! Superbe! Quant à la pavane... celle de Ravel est parfaite pour être ma préférée, d'autant que j'ai pensé à celle-ci en proposant ce mot! En effet, je l'écoute beaucoup en ce moment avant de la jouer avec un orchestre fin mars... moment de grâce en perspective!

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  2. « Le vacarme intermittent de ces petits coins me rassure. » hi hi, j'adore !!! va falloir que je trouve le temps d'ouliper un de ces quatre...

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