« (…) C’est
la maison où une femme
se tient sur le pas de la porte
avec du soleil dans les cheveux. Celle (…) »
Raymond Carver, « Attente », in La vitesse foudroyante du passé.
récréation
j'ai laissé
pousser hors de ma bouche
ma langue
dans La Langue qu'avec lui je parlai
rien
d'autre que
la mienne
dans ses bras
je n’ai pris
la place de
personne
la nuit fut
en vacance
d'autres
préfèrent les huîtres, les sorties en forêt, les lectures au pupitre ou les
concerts viennois
bien
innocemment j’ai eu préféré, moi,
— plus loin
on noue des draps pour fuir par le balcon —
ma langue de
dentelle
et la nuit
dans ses bras
qui
bâte la bête la monte
déshabiller
l'oeuvre
engraisser
les chagrins
dévorer
entiers les couchers de pastèques
user
le sparadrap jusqu'au dernier paquet
débroder
patiemment les tapis puis
des
fils
tricoter
pour les fleuves des descentes de lit
où
sautiller pieds nus tant qu'on peut sautiller
Depuis ses 6 ans, Anouch
a écrit, plus ou moins, mais toujours en douce — parfois compulsivement.
Petits cailloux désirant sur une route s'élargissant — brute. Depuis une dizaine d'années, plus précisément pour des voix :
en scène (pour laquelle
est également metteure en scène et comédienne) et actuellement pour la radio. Écrit en français parce que c'est sa
langue natale, ignorant tout de sa langue maternelle — ce qui invite à ronger jusqu'aux
racines des mots. Sinon, une enfant déjà grande, un chat toujours roux, des amis et un homme fêté tant bien que
mal, dans un monde grand qui rapetisse à mesure qu'il se coupe les ailes et se marie au plomb et au
ciment armé. Présente dans les n° 16, 18, 19, 20, 21 et 22 de Lichen.
Surprise de l'écrit, images surgissant à chaque mots, ça me va ! merci !
RépondreSupprimerMerci à vous , vraiment... ça me va !
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