Anneh Cerola


Chimère d'argent

Je suis là 
Mais personne ne me voit
Inexistante
Transparente

Mes mots sonnent dans le vide
Personne ne les récupère
Personne ne les entend guère

Je suis là comme une présence absente
Vous pouvez tendre la main
Me caresser du regard
Votre doigt me transperce
Je ne ressens rien

Suis-je quelque part
Dans le nulle part
Aux abords de votre conscience
Près du précipice de votre indifférence

Je peux crier 
M’époumoner
Un son aigu et aphone
Traverse l'espace
Jusqu'à vos tympans

Vos sourires et votre regard
Me confortent 
Je suis une illusion 
Une chimère aux cheveux d'argent










Parachutée dans l'océan de la poésie il y a deux ans, Anneh Cerola commence par apprendre la brasse coulée. Elle arrive maintenant a garder la tête hors de l'eau et raffole de jouer avec tous les mots-poissons qui l'enchantent et la ravissent. Elle a été publiée dans l’Anthologie poétique Europoésie-Unicef (2015), l'anthologie Courts-Circuits des poètes isérois (2017) et prochainement dans l'ouvrage collectif Flammes vives de la poésie. Elle a aussi produit deux recueils de poésie : Bouts de vie (Édilivres, 2016) et Poussières de roses (Édilivres, 2017) ; et une pièce de théâtre (Absurdia, Édilivres, 2017). Le reste est à suivre... Présente dans les n°s 18 et 19 de Lichen.

7 commentaires:

  1. C'est le rythme qui me retient, sans clef manifeste, flottant sans être évanescent. En harmonie avec le motif du poème.

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  2. On rêve d'une plus grande communion. En attendant oui, nous sommes là transparent,....

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    1. Un sentiment que l'on peut ressentir à de nombreuses reprises.
      Merci eric

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  3. Commentaire Guy Lebressan : "Inexistante, transparente... Mes mots sonnent dans le vide, personne ne les entend". M'a fait penser hélas, à ce qu'une vieille amie me disait à propos de sa vieillesse...

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