Annabelle Gral


le mal de mots

il y avait
on le sentait
il nous submergeait
on avait
senti
le submergement
du mal de mots
qui nous tenaillait
il était accroché comme le cadenas
sur le pont
de l'île
des mots
et l'on crachait au gré
du mal de mots
dans l'île
qui tenaillait
le mal du pont
qui nous accrochait
on le sentait
il y avait comme le submergement
de mots
du mal de l'île
il y avait
ça










Annabelle Gral, née en 1959, vit et travaille dans le Sud de la France. Des départs l'ont amenée à traduire ses émotions par les mots. Elle partage ses loisirs entre écriture, dessin et lecture. Son site : http://www.annabelle-gral.fr/. Présente dans le n° 26 de Lichen.


7 commentaires:

  1. J'aime l'enroulement immersif du poème. Il ne procède pas d'un artifice de composition mais de la douleur de ce "ça" qui lance tout au long, identifiable et diffus à la fois (désir si fort qu'il est aussi nausée), avec lequel vos mots et vous faites corps et sens. Douleur irrépressible et contrariée... La puissance du dire et son entrave sur cette île, si parlante figure. Que dirait John Donne ?

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    1. Dans le décalage des approbations par le site, ma réponse à votre commentaire s'est glissée sous celui de Joëlle Pétillot. A nouveau, merci pour votre soutien et encouragement !
      Annabelle Gral

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  2. J'apprécie beaucoup cette idée de houle et des mots qui sortent ou non. De la douleur et pourtant une forme de liberté... Enfin, c'est ce que j'y ai vu.

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    1. Bonjour ! Il a fallu au site un peu de repos pour prendre en compte vos encouragements… Merci de déceler le probable sens de tout ceci !

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  3. Ce commentaire me touche beaucoup (ainsi que son allusion finale …).
    Merci à vous !
    Cordialement, Annabelle Gral

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  4. J'aime aussi ces vagues de mots qui nous entraînent tout au long de ce poème. C'est très réussi. Bravo !

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  5. Oui je crois que je me suis laissée emporter par la vague …
    Merci beaucoup Bénédicte !
    Annabelle

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