Sébastien Cochinard


Autoportrait

dévalons les plaines au sillon sage
de tes cheveux en lotus
débord franc sur ton front
à peine entrevu
caché par l’ombre frondaison
bordant tes sourcils de loutres
paupières aux ressacs ourlés
de porcelaines marines
là se libère ton regard
hypnotique suspens
fixé jusqu’en tes cils
doux-transperçant
mêle-contraires yeux d’ambivalence
l’un soutenant ferme
au cil levant
l’autre cerne du refuge
au cil ponant
dessous
orbe pâle totale
l’arête prolonge la chute claire
nouant les ouïes du ressenti
tes narines
volutent
un violon
pourpre accouchement de ta bouche
aux dunes rebondies de ferme rondoyance
ta fossette s’avance arrondie
cible de pêche blanche
aux racines
du long droit
de ton cou








Né en 1969, Sébastien Cochinard vit actuellement à Paris, écrit de la poésie (avec deux périodes hyperactives: de 1991 à 1997 et de 2017 à toujours), a sérieusement repris un projet de roman pas trop sérieux, grand pourfendeur diurne et nocturne des rues parisiennes et lecteur polymorphe. Sa page FB : https://www.facebook.com/scochinard. Présent dans le n° 29 de Lichen.

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