Deux poèmes sans
titre
Argh ! Elle coule la Seine
Toujours, impitoyable et aveugle
Entre nos pubis, tant grattés
Qu’ils ont pris la couleur du
rubis.
Le mince espoir de s’envoler
Abattu par le fer gémissant
Et coule la Seine,
Toujours, impitoyable et
aveugle.
Morne balade en des jardins
connus
Où les fleurs suintent d’âcres
liquides
Et coule la Seine,
Toujours, impitoyable et
aveugle.
Allonge-toi près de moi,
Mon doux amour, tu
entends ?
Comme coule la Seine.
Je peux me faire docile
Quand je me sens homme,
Toujours, impitoyable et
aveugle.
Demain – Nous attendons,
patients –
Nous irons fossoyeurs et
guillotins
Sur la Seine tarie,
Chair morte dans la main de
l’impuissant.
*
Ah ! les canons viennois,
cerveaux onaniques !
Ils n’avaient pas prédit les
enfants de lune
Qui font un joli brouet de leurs organes.
Philippe Minne : Selon
ses propres termes, sa vie n'est « pas intéressante », il préfère parler de son travail : « ma poésie est orpheline de la prime folie. Elle
cherche à palier le manque consciencieux de la réalité. La nuit, me gratte le
crâne de l'intérieur. », nous écrit-il. Présent dans les n° 18 et 28 de Lichen.
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