Le fusil de chasse et le sang du boit-sans-soif
J'ai commencé à
boire il y a une heure...
ce goût, ce
virus, cette honte laborieuse.
Je ne me crois
plus, j’encule le décorum, je me
détruis, loin
des médecins, des protocoles,
je suis aussi
moins résistant, tous ces chantiers,
j’ai trop vomi,
trop déliré,
les rats
essaient encore de se convaincre de l’injustice de cet impôt qui me décime,
et je dois
t'être présent, fécondant, divertissant,
alors que je ne
suis qu'un djobeur dolent,
cinglant vers
l’agassin où m'attend le fusil
de chasse et le
sang du boit-sans-soif.
Préfacée par Ben
Vautier en 1991 et illustrée par Hervé Di Rosa (un des fondateurs de la «
Figuration
Libre »), la poésie « Body Bags »
de Pascal Uccelli est un bouillonnement constant. Il n’a jamais cessé
d’écrire, d’engager le combat, jamais cessé de vendre sa poésie sans calmants
sur la voie publique, à « la sauvette » pour ne jamais oublier le vif du sujet
et le rappeler à tous ceux qui oublient notre bien commun : la rue et son quotidien. À Marseille,
où il est depuis quelques mois Visiteur de Prison (au centre pénitentiaire
des « Baumettes »), il
anime un atelier « d’art populaire » : « Défonce ta Rame » en binôme avec
Philippe Courty, artiste graffeur rouennais. En Espagne, à Valencia, ville dans
laquelle il a ouvert et tenu pendant presque trois ans un Café Théâtre : « El
Tintero », espace dédié à la culture « underground », à la
peinture, la musique, la poésie. Il a autoproduit récemment son premier « EP », dans lequel l’artiste
espagnol Javier Corcobado a
mis en musique un de ses poèmes. Son nouvel album «
Aux premières grives » est disponible : https://auxpremieresgrives.pascaluccelli.com/. Consulter son site
internet : www.pascaluccelli.com et https://pascaluccelli.com/2017/08/06/ta-soiree-perdue/.
Présent dans les n° 26 et 27 de Lichen.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire