Martin Zeugma

 

15

 

si ton cœur t'a dit d'aller battre ailleurs

suis ton cœur 

c'est lui qui connaît le combat

s'il ne connaît pas le chemin

 

si ta raison t'a dit d'aller te battre ailleurs

suis ta raison

c'est elle qui enterre ton cœur

où qu'elle aille même les soleils y meurent

 

°

 

28

 

dans mes nuits d'insomnie 

je caresse le dessin de ton visage (le front d'abord les tempes les pommettes puis l'arête du nez les lèvres et le menton)

pour apprendre par cœur

l'idéogramme du verbe aimer

 

que m'épellent en silence

ton sourire et tes yeux

l'infini paraît insuffisant posé comme une horloge à côté de ma vie

et nulle part n'équivaut à ton étreinte sans amarres

 

°

 

36

 

il y a ce choix

qui n'en est pas un

et qui sent parfois

les soupirs communs

 

il faudrait tenir

des comptes-rendus

sur cet avenir

que nous n'avons plus

 






Né au milieu des années '70 et vivant en Seine-Maritime, Martin Zeugma a publié poèmes et nouvelles dans une quarantaine de revues. Louis Calaferte, Samuel Beckett, Violette Leduc, Pierre Reverdy, Blaise Cendrars, Charles Bukowski figurent au premier rang de ses inclinations littéraires et poétiques. Présent dans les n° 70 et 71 de Lichen.

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