Marianne Duriez

 

Sous la terre (Skocjan, Umajalanta, Nkila-Ntari)

 

Entrailles minérales

Humides et froides

Où les rochers de diamant noir forment des orgues-cathédrales

Drapées dans un silence majestueux 

Où expirent les oracles occultes de la Bouche d’ombre

 

Perséphone vent froid habite les gouffres et les rivières souterraines

Et recueille dans l’obscurité 

Le vin versé pour les ancêtres

Puis elle s’en fait un breuvage roboratif qui chasse le goût avarié des cadavres d’explorateurs téméraires

Ou un philtre d’amour pour le prochain aventurier audacieux

 

Sous la terre, le silence bruit et se laisse toucher,

Lourd suaire de velours sombre

Il perle au front des voûtes, et s’écrase matement sur ta tête 

 

°

 

Le départ

 

Parce que la terre était bien trop vaste pour contenir les éclats de rire et les destins brisés

Parce que je cherchais un sens dans la nuit noire, et que je n’y ai trouvé que le hasard et la violence

Parce que les mots avaient tyrannisé les hommes

Parce que la nature n’avait pas besoin d’eux

Parce que les miroirs mentaient et que les objets jonchaient le ciel

Parce que nous n’étions que des corps aimantés et des âmes damnées, 

Parce que j’étais trop loin de l’eau et trop près du feu

Je suis partie. 

 

 






Marianne Duriez a une âme de nomade et la littérature au cœur. Elle vit actuellement au Congo et appartient au cercle littéraire des Têtes brûlées. Présente dans les n° 81 et 82 de Lichen

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