cet
espace immense – à l'autre bout du monde
la joie éclaboussait
les vitres et la ville effervescente
tandis que tu riais
au son des musiques violentes dans cet espace intime qui se démultipliait par
la beauté d'instants pluriels / respirations interminables dont les âmes
vêtaient leur évidence
°
un silence noir –
loin – un aigle fragile, l'irrégulière intermittence d'une folie adorable – un
frisson brûlant / nuit et lumière, l'invisible chemin, un sens infini aux
frémissants éclats, nuit – nuit – nuit, si loin, un espace incomplet / pourtant
si fort, les mots trop lents, trop faibles, trop insistants ; je vois dans cet
espace indéfini la lumière ardente et sensible, la présence : un silence et
sens, illusion douce, une image à contresens, un long frémissement, une mort
haletante – je ressens, je pressens la sensible évanescence – je suis tandis
que je serre contre ma vie qui s'envole, silence et vie – un jour – il fut trop
court – inoubliable
silence noir – loin –
loin – dans les méandres de la vie, nuit incessante, aigle de sang – incendie –
fureur – désir, long frémissement, mort haletante ; vivre, présence absente –
absence vibrante – essence imperturbable imprégnée dans ma chair –
nuit fulgurante et lancinante, lumière qui ne peut pas s'éteindre / respiration
– fascination – absence : une présence impénétrable et forte, puissante,
inépuisable, pulsation imperceptible d'un monde sous-jacent, frisson qui
parcourt l'espace autour de moi / ici – toujours /ma peur, évaporée, ma vie, en
suspension, intensité – le temps ne reprend rien – rien, car tout n'est jamais
rien /ma pulsation intime – un tout qui me délivre
Ces poèmes sont extraits de la
sueur du temps.
Laure Escudier : « frissons de roches » (encre).
Laure Escudier pratique la poésie, le dessin et la musique
(composition et violon) depuis la petite enfance et s'attache à relier ces
trois disciplines au sein de projets variés (concerts de création, mise en
musique de ses textes, publications de poésies et de dessins, expositions,
lectures poétiques, graphiques et musicales...). Ses textes ont été
publiés, entre autres, aux éditions du Nain qui tousse et dans les
revues L'Intranquille, 17 secondes,Traversées, Méninge,
Incertain regard, Souffles... Son site : http://www.laureescudier.com. Présente dans les n° 11, 14, 15, 16, 20, 21, 22,
25 et 26 de Lichen.
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