Laure Escudier


cet espace immense – à l'autre bout du monde

la joie éclaboussait les vitres et la ville effervescente
tandis que tu riais au son des musiques violentes dans cet espace intime qui se démultipliait par la beauté d'instants pluriels / respirations interminables dont les âmes vêtaient leur évidence

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un silence noir – loin – un aigle fragile, l'irrégulière intermittence d'une folie adorable – un frisson brûlant / nuit et lumière, l'invisible chemin, un sens infini aux frémissants éclats, nuit – nuit – nuit, si loin, un espace incomplet / pourtant si fort, les mots trop lents, trop faibles, trop insistants ; je vois dans cet espace indéfini la lumière ardente et sensible, la présence : un silence et sens, illusion douce, une image à contresens, un long frémissement, une mort haletante – je ressens, je pressens la sensible évanescence – je suis tandis que je serre contre ma vie qui s'envole, silence et vie – un jour – il fut trop court – inoubliable
silence noir – loin – loin – dans les méandres de la vie, nuit incessante, aigle de sang – incendie – fureur – désir, long frémissement, mort haletante ; vivre, présence absente – absence vibrante – essence imperturbable imprégnée dans ma chair  – nuit fulgurante et lancinante, lumière qui ne peut pas s'éteindre / respiration – fascination – absence : une présence impénétrable et forte, puissante, inépuisable, pulsation imperceptible d'un monde sous-jacent, frisson qui parcourt l'espace autour de moi / ici – toujours /ma peur, évaporée, ma vie, en suspension, intensité – le temps ne reprend rien – rien, car tout n'est jamais rien /ma pulsation intime – un tout qui me délivre


Ces poèmes sont extraits de la sueur du temps. 




Laure Escudier : « frissons de roches » (encre).





Laure Escudier pratique la poésie, le dessin et la musique (composition et violon) depuis la petite enfance et s'attache à relier ces trois disciplines au sein de projets variés (concerts de création, mise en musique de ses textes, publications de poésies et de dessins, expositions, lectures poétiques, graphiques et musicales...). Ses textes ont été publiés, entre autres, aux éditions du Nain qui tousse et dans les revues L'Intranquille, 17 secondes,TraverséesMéninge, Incertain regardSouffles... Son site : http://www.laureescudier.com. Présente dans les n° 11, 14, 15, 16, 20, 21, 22, 25 et 26 de Lichen.

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