Raval
Superstitieux la nuit
Nous évitions les chats noirs
La sculpture de Botero
Nous fixait dans le brouillard
Rasés au couteau
Nous rasions les trottoirs
Sans dire un mot
Invisibles aux espoirs
De celles qui offraient leurs corps
Le temps d'un regard
Dans les ruelles du port
Qui menaient vers nulle part
Des personnages inquiétants
Y mêlaient leurs ombres
Des fantômes errants
Guettaient dans la pénombre
Sous l'étoile bleue de Miro
Des junkies partageaient la blanche
Quand nos rêves d'ados
Se brisaient sur les planches
D'une première fois, chancelant
Je me souviens d’avoir vu mes songes
Agonisant sur les pavés du matin.
Hafid Antar est éducateur spécialisé depuis plus de vingt ans auprès de publics précaires (sdf notamment). Art thérapeute par ailleurs, il est peintre et musicien amateur. Il écrit depuis qu’il a l'âge d'écrire et en particulier des poèmes en alexandrins depuis son enfance. Une enfance marquée par le déracinement d'un exil où l'écriture a été sa bouée de survie, pour ne pas dire son cri, son phare dans la nuit. Il écrit des chansons, des nouvelles et plus récemment des romans (pas encore publiés). Il aime la poésie. Il aime les poètes des îles, les écorchés vifs, les maudits.De Rimbaud à Baudelaire, de Cendrars à Bukowski en passant par Fante, Mano Solo, Thiéfaine, London et Stevenson., les éclopés de la vie, les bourlingueurs et les voyageurs de l'exil. Présent dans les numéros 95, 98 et 99 de Lichen.
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