Écrivent les matelots dans un océan lointain
les mémoires d’un étranger, sous ma dictée,
Les aventures d’un autre j’imagine, je rêvasse,
hélas, je ne retourne pas vêtu d’un manteau doré…
Par des mers froides et argentées,
inconnu à moi-même je passe,
Tes appels cette onde grave colorait,
pour la dernière fois je suis sa trace.
°
Cet artifice antique m’est si familier —
tu t’absentes et moi — t’aimant
Le résultat candide m’est si familier
et la bonté payée en échéances.
Ni lèvres, ni cellules ne se recolleront
au-dessous des armures moroses et gelantes.
Le destin est une actrice douée, sans aucun doute,
mais, sa main je ne peux pas serrer.
Cette providence, vaste comme une route paysanne
elle ne mène pas toujours aux tranchées, c’est flagrant.
Dans un avenir prometteur, la Terre sera labourée
et l’homme comme ultime bataillon,
sujet d’un ajournement miraculeux —
chaque tranchée altérée en papillon.
Cet artifice antique m’est si familier —
vivre après avoir déjà aimé.
Traduction par Iren Mihaylova.
Georgi Slavov est un poète, journaliste et musicien bulgare. Diplômé en philologie anglaise et en philosophie, il étudie actuellement la sociologie. Il est l'auteur de trois recueils de poésie. En 2020, il a remporté un concours de traduction organisé par la plus grande université de Bulgarie : l'université de Sofia (il traduit de l'anglais et du français en bulgare). En 2021, il a été nommé pour un prix littéraire national. Il a été traduit en anglais, russe, serbe, bosniaque, espagnol, portugais et français. Présent dans les n° 79 et 80 de Lichen.
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