Fabrice Lacroix


Le centaure


Sous ta robe il y a des oiseaux sauvages.
Ils ont langue de serpent et feu du dragon. De leurs ailes noires ils giflent mon visage. Je déchire mes lèvres et me griffe à leurs becs, à leurs serres. Dans les plumes j’étouffe.
Je ne peux crier, je meurs. Tes pieds dont j’aperçois la neige entre les arbres volent à ma délivrance. Or il y a sous la plante de tes pieds des feuilles d’or. La plante de tes pieds est souillée de feuilles dorées. Sous leurs cous, je cabre le torse.
La neige et l’or de tes pieds me brûlent. Je les essuie avec les cheveux de la nuit. Et la nuit dore ses cheveux endormis.
Qui dort ? Je ne vois aucun cri, je n’entends aucun jeu.
La nuit tresse mes cheveux ;
la chaînette de tes chevilles est rompue à ses bracelets d’or.









Vivant en Gascogne, Fabrice Lacroix participe à des salons du livre et propose des animations sur la poésie en milieu scolaire. Il publie depuis plus de trente ans des recueils de poésie. Son inspiration est puisée dans l'image idéalisée de la femme et dans la nature, deux sources qu’il aime intimement mêler. Ses auteurs de prédilection : Baudelaire, Char, Gustave Roud, Rilke, Appolinaire, Jouve, Amandine Marembert, et bien d'autres encore. Présent dans les n° 7, 8, 9, 10, 11, 12, 19, 24, 27 et 28 de Lichen.

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