Anouch Paré


Reconnaître

La minutie du temps et celle des abeilles. Bien sûr les imbéciles croient que seule l’haleine a bonne mémoire. Mais sous le pistil sous la nacre dentelée du pétale sous le pollen poudreux qu’éparpille la patte distraite sous les chemins de chlorophylle d’autres pistils pétales pollen et nervures malmenées pour renaître, encore ? À vol d’oiseau, les parfums sont précipités, et me diffusent vivante. Alors je me fiche bien de l’inexactitude, de l’approximation des voisins : je ne me précipite plus. Quand tout a séché reverdit la connaissance.
Ou bien les voisins auront raison des abeilles ? 

Le rapide et le bond

Sitôt aimant je vois des os des tas des tas d’ossements blancs
Sitôt aimant
Le temps effroyable ne recule pas
vieux galop fou que rien n’arrête
Mais au travail bonne carne
Gagne ton droit de rouler bosse
Si la vie te cherche des crosses tu pourras toujours sauter sul côté.




Anouch Paré : page de carnet, dessins.







Depuis ses 6 ans, Anouch Paré a écrit, plus ou moins, mais toujours en douce — parfois compulsivement. Depuis une dizaine d'années, plus précisément pour des voix : en scène (pour laquelle est également metteure en scène et comédienne) et actuellement pour la radio. Écrit en français parce que c'est sa langue natale, ignorant tout de sa langue maternelle — ce qui invite à ronger jusqu'aux racines des mots. Présente dans les n° 14, 15, 16, 18, 20, 21, 22, 24, 25 et 28 de Lichen 

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