Yve Bressande


H . 00h36

cacher les calendriers
cacher les agendas
cacher les plannings de travail
cacher les pendules
cacher les horodateurs
cacher l'horloge de l'ordinateur
se désabonner du journal
ne plus jamais écouter France-Info
ne pas semer de petits cailloux
débrancher la sonnerie de l'école
tout cela est vain
les feuilles jaunissent et tombent
les migrateurs migrent
les pommes & les coings mûrissent
alors alors alors
faire des confitures
faire des réussites et les réussir
tirer la langue aux miroirs
prendre un chat sur ses genoux
écrire écrire écrire
sans point à la ligne




Yve Bressande est apparu au siècle dernier, il réside actuellement sur la planète Terre et plus précisément il pendule entre la ville de Lyon (France) et la SibIsérie (Terres-Froides), s'agite au sein du collectif : « Le syndicat des poètes qui vont mourir un jour » (en espérant ne pas être le premier). Amateur à plein temps, citoyen du monde, diseur de poésie, comédien, colporteur de mots, agence de voyage pour mots en mal de langue, il les charrie d’une oreille à l’autre dans des cafés, des caves, des théâtres, à la médiathèque, à l'école, à l'usine, dans les rues, sur la place publique, chez des gens, dans un jardin, un squat, une mjc, un hôpital, sur un échafaudage, sous un hangar, à l'occasion d'un vernissage, d'un festival, etc. Ce poème est extrait de On se rapproche de l’infini, recueil en cours. Présent dans les n° 37 et 39 de Lichen.

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