lundi 31 décembre 2018

éditorial 33


n° 33 (janvier 2019)
Publication à périodicité (en principe) mensuelle * ISSN 2494-1360
prix : 1 mot
(l'accès et la lecture sont gratuits, mais nous demandons que chaque personne 
qui consulte et apprécie cette revue en ligne nous envoie, en échange, au moins un mot



Pour des raisons qui m'échappent complètement (peut-être ai-je trop d'adresses dans mon carnet et le serveur fait-il la grimace devant un tel travail de distribution ?), mon message du mois dernier signalant que la revue est mise en ligne est parfois, semble-t-il, passé dans les « spams » (plusieurs personnes m'ont signalé ce problème). Mais il suffit de savoir que systématiquement (sauf accident), je mets en ligne le nouveau numéro de Lichen dans la soirée du dernier jour de chaque mois. Ainsi, message ou pas message, vous savez que le premier jour de chaque mois, vous pouvez consulter l'adresse de Lichen et vous y trouverez le nouveau n° mensuel.

Pour continuer encore un peu sur ce sujet sensible de la poésie (voir nos deux derniers éditos), voici un extrait d'un poème de Julien Blaine (qui était à la librairie Le Bleuet, à Banon, le 1er décembre 2018 où il a lu ce texte et m'a donné l'autorisation de le citer dans Lichen) : 

La poésie n'intéresse presque plus personne !
ce qui convient à Michel Butor.

La poésie n'intéresse presque plus personne !
moi, je n'arriverai jamais à m'y faire !

Par conséquent j'écris encore, je m'exprime encore,
je m'agite encore : je suis vivant et résistant.
Voilà, je me suis relu, et ma colère qui, elle aussi, est
septuagénaire s'est calmée...

Je me suis senti et je me sens apaisé.

Julien Blaine (De quelques tombeaux de feus mes amis..., éditions du coin de la rue de l'enfer, 2018)

Et, toujours sur le même sujet, quelques messages reçus :
« Je trouve très juste ce qu'écrit Clément G. Second [...] Pour ma part, j'ai toujours désiré écrire pour des personnes — lui, c'est sa sœur, moi, c'est mon frère — qui se soucient peu de poésie...  Mon frère ne lit pas ou peu, ayant lu au lycée quelques classiques, en comparaison desquels tout lui semble un peu vain (Camus, Malraux, etc.). En tout cas, ce que ces personnes vous disent, quand elles aiment ou n'aiment pas, est souvent fort instructif. Elles vous posent des questions simples, prenant le texte par un bout que vous n'imaginiez pas. Pour le dire vite, les poètes regardent comment vous écrivez. Les personnes dont je parle s'interrogent plutôt sur le pourquoi. » (Frédéric Perrot)

« J'ai repensé, en lisant votre éditorial qui relaie les débats sur le marché de la poésie, à ces mots de Léo Ferré qui datent de 1973 : "Chanter un poème, ça veut dire le publier. Parce que, c'est un lieu commun, hélas, mais la poésie ne se vend pas, ne s'est jamais vendue, ne se vendra jamais. Elle ne se lit pas, elle n'est lue que par quelques maniaques, dont nous sommes, ou par des universitaires qui, la plupart du temps, la lisent mal, ne savent pas la lire... Et, par le truchement de la musique, c'est facile à comprendre, on apporte dans l'oreille des gens ce qui, habituellement, ne devrait pas y être admis. C'est un truc, c'est ce qu'on appelle de l'art et l'art c'est un trucage noble. C'est une chance de notre époque, de cette époque de mécanisation de la musique et de la parole qui fait qu'on apprend les poésies de Baudelaire, de Verlaine, de Rimbaud à des gens qui ne savent pas, qui n'ont jamais su qui étaient Baudelaire, Verlaine ou Rimbaud et qui prennent ça dans les oreilles..." Extrait de l'interview en question : https://www.ina.fr/video/I00010085» (Laurent Prouff)

Pour ce 33numéro de Lichen, le premier de l'année 2019, j'ai réuni 45 poètes, dont 7 nouveaux/elles, et plusieurs traducteurs/trices sur 44 pages (version .pdf).

Pour accéder au sommaire et aux pages des auteur(e)s, c'est ici ; pour obtenir la version .pdf, c'est .

Bonne lecture, bonne année 2019 (je n'ai pas le temps de vous faire une jolie carte de vœux, il faut que je mette le rôti dans le four... y'a pas qu'la poésie dans la vie !) !


Pour Lichen, le directeur de publication, Élisée Bec.