Valérie Baudet


Quand tes yeux me parlent d'espoir

mais sans vraiment trouver les mots

c'est comme si je regardais la lumière derrière des vitraux

mais sans franchir le seuil

des pierres de ton église

 

°

 

La nuque de nos printemps n'est plus qu'un treillage recouvert des cheveux de l'hiver.

Le lierre court sur nos épaules,

les ronces sur nos oreillers 

déforment le langage de nos rêves.

Nous dormons sur des pierres où gisent nos timbres rauques.

Ici, nos larmes et nos salives se mélangent et nourrissent l'amer des gorges ensanglantées du couchant.

 

°

 

Je t'écoute me parler mais je ne t'entends pas.

La vague de tes mots déferle et me laisse à demi noyée sur la jetée.

Je ressens un chagrin de beauté, de celui que l'on affectionne parce qu'il vous pousse à ouvrir votre cœur et vos poumons toujours plus grand.

Je ressens un chagrin de beauté et je ris,

je ris pour ne pas que tu entendes mes mains trembler.

 

 



Née en 1975 en Lorraine, Valérie Baudet estime que la poésie est « un second souffle pour que l'âme respire ». Certains de ses haïkus ont été publiés dans l'anthologie japonaise Haïku University n° 2 et n° 3. Présente dans le n° 32 de Lichen. 

2 commentaires:

  1. Lire vos mots joliment affutés pour dire l'éloignement donne envie de lire ceux qui s'accrochent pour dire la rencontre. Vous lire pour de beau!

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