Valse pour la nuit
[Modérément rapide]
Un jour j’arracherai
le cœur des émeraudes et je les épinglerai sur le tien. Ils saigneront c’est
sûr – amputés dans leur gloire – comme des pantins.
Rien ni personne ne
succombera à leurs blessures. Je projetterai leur sort dans ton grand thorax
ouvert. Tes yeux exsangues regagneront leur couleur. Tu gagneras en force et en
tout ce que n’a jamais offert l’univers.
Une valse pour la
nuit. Dans un grand effort de pierres. Lumineuse en trois temps.
Les textes de Valentin Gonnet explorent
la création comme espace « hors champ » et la nécessité de s’extraire du
monde pour mieux écrire dessus. Auteur de plusieurs recueils, dont Volvation et D’un
autre langage, il a 28 ans et travaille actuellement à l’écriture de son
premier roman. Ayant commencé à écrire pour la musique, l’auteur aborde à
travers ses poèmes en vers ou en prose les thèmes du repli sur soi,
du cosmos et de l’intériorité du corps (qu’il nomme corps-organe, comme
continuation de la théorie d’Antonin Artaud). Présent dans les n° 23, 24,
25, 26, 28 et 29 de Lichen.
Ce tournoiement fascinant en à peine cinq lignes, et que j'aime relire.
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