Pièce n° 26 ou Le mot n'est pas la chose, la carte n'est pas le terrain
Ici on ne dispense pas d'éducation à la violence par le cinéma, comme
sur les autres continents. On enseigne l'art de la chute, comment trouver
l'amour sous la pluie, qu'on ne peut regarder quelqu'un plus de trois
secondes dans les yeux. On enseigne que les électrons ne sont pas tous
libres : par l'observation des nervures de la feuille du cerisier, de celles
du doux amélanchier qui rend un goût d'étoile sous la langue.
Que l'existence de chacun répète dans l'invisible les jeux et jouets de
l'enfance parce que le temps n'est pas une ligne mais un cercle en pure
expansion, concentrique.
Il est dit aussi qu'en matière d'écoute musicale, la sagesse ordonne de
séparer le réconfort du pardon.
Cette pièce est extraite de Pétrapolis. Né en 1963, Thierry Delhourme vit et travaille à Bègles (33). Rédacteur-concepteur en programmes d’enseignement, il anime par ailleurs le groupe d’actions poétiques Le Peuple des Piétons. Dernier ouvrage paru (parmi de nombreuses publications et participations et des lectures publiques) : Poème à Gabriel Okoundji (À l’index, 2017). Présent dans les n° 30, 31 et 32 de Lichen.
Cet ICI s'appelle POÉSIE,mais il n'est pas toujours facile de polir le bon mot pour dire bien la chose.
RépondreSupprimerVous le faite joliment en exprimant des idées fortes.
Bravo Thierry, notamment pour le temps concentrique. Quant à se regarder dans les yeux, il est possible de le faire 3+3+3+3 etc. secondes, non ?
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