Sylvie Neveu


Muscat de Hambourg 

Puis lécher l’os de ton épaule
Le raisin coule de mes lèvres à ta peau
La pampre penche sur ton acromion
La vigne s’entortille
La cravate fait liane pourpre
Chic
Le sarment est un chapulaire bien chaud
Ocre
Octobre crisse
Et les grappes glissent
Telles mailles de bois sur les aiguilles du temps
Et dans la chaumière de ton cou
Le chandail flirte
Rien ne le heurte







Sylvie Neveu (qui signait Franceus dans les n° 39, 40, 41, 42, 43 et 44 de Lichen) a dû naître dans un encrier : elle ne voit pas d’autres explications à la plume qui ne se détache jamais du bout des doigts de sa main droite. L’encre et son regard ont la même couleur. Les mots sont ses chandails et ses bols de soupe, ses bulles de savon et ses gouttes de sueur. Elle écrit des textes microscopiques, des nouvelles et des fééries poétiques. Présente sous ce nouveau nom dans le n° 47 de Lichen.


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