Et voici que les mots ont pris de la liberté
Ils ont gonflé dans un jus transparent
L'encre a bien macéré et subitement
Absorbé toute la gnôle dissertée
Le papier a fait compote afruitée
Les syllabes ont bu l'espace au goulot
Le caoutchouc ne sert rien, pâlot
Le bocal est une bouche sirupée
L'élastique, un garrot-languette
La faveur est métallique
Elle porte lavallière italique
Le couvercle est un toit de guinguette
Les pulpes de papier débordent en plis
Ziste et zeste bien mélangés
Chants de foire entonnés
Il faudra plonger entonnoir les ex-vides emplis
Sylvie Neveu (qui signait Franceus dans les n° 39, 40, 41, 42, 43 et 44 de Lichen) a dû naître dans un encrier : elle ne voit pas d’autres explications à la plume qui ne se détache jamais du bout des doigts de sa main droite. L’encre et son regard ont la même couleur. Les mots sont ses chandails et ses bols de soupe, ses bulles de savon et ses gouttes de sueur. Elle écrit des textes microscopiques, des nouvelles et des fééries poétiques. C'est elle qui est à l'origine de la rubrique « le Hangar des mots moches » dans Lichen.
Tout à fait cela : prenant, s'emparant de la liberté, ils la font leur, leurre ?, embuscade fertilisée à la fantaisie métaphoricompatible ?, traquenard de nards invasifs et charmants, bizarrtistiquement arrangés dans le vase extensible de la page ? Tout cela tour à tour et ensemble et tout autre chose, ce que d'aucuns nomment poème. Avec l'aide de Joachim, je dis que c'est un corps d'enchantement "Qui m'est une maison et beaucoup davantage"*****
RépondreSupprimerSuperbe recette ********
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