Sylvie Franceus


Soupe

Écrire
Écrire et respirer
Pareil
Un souffle pour dire
Un soupir peut-être
Écrire
Puis manger les mots
Slurper avec sa bouche sur le bord du bol plein de poésie
C’est presque brûlant sur la langue
Porcelaine blanche et bouillon de phrases
Touillé en vaguelettes
Une louche bien pleine
Et des yeux sur la surface lisse
Le vermicelle flotte
Le Kub effrité a salé le bout des doigts
Et sur la gazinière
Le papier doré est une étoile pliée





Elle a dû naître dans un encrier. Sylvie Franceus ne voit pas d’autres explications à la plume qui ne se détache jamais du bout des doigts de sa main droite. Elle est droitière et l’encrier, en porcelaine blanche. L’encre et son regard ont la même couleur. Les mots sont ses chandails et ses bols de soupe, ses bulles de savon et ses gouttes de sueur. Elle écrit des textes microscopiques, des nouvelles et des fééries poétiques. Présente dans les n° 39, 40 et 41 de Lichen.

3 commentaires:

  1. De ce mets goûteux je reprendrais bien ce soir une louchée et encore une autre, moi !

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  2. Dans la grosse casserole, le bouillon est toujours à portée de mains, posé juste là sur le fourneau de mes mots et dans sa bouche cubique les sarments font une bonne chaleur et même, oui même, si vous tendez l'orreille vous les entendrez dire… Vous entendez ?

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  3. Miam !! Oh oui, j'entends ! ********

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