Je ne viendrai pas
Je ne viendrai pas te rendre visite
Pour ton premier Noël sous terre
Tu seras là
Assise
Au fond de ton caveau
Le regard perçant les murs
Poursuivant sans relâche les années enfuies
Une vie qui a foutu le camp, entre des enfants
Qui grandissent, tordus, et la figure du père
Antithèse de celui qui fixe la loi
Celui qui ne fixe rien !
Celui qui se fout de tout !
Une vie partagée
Entre des chemins de routine
Et des chemins buissonniers
Où le petit Poucet, malsain
A laissé choir des lames de couteau
Afin que ses frères, égarés
Dans l'obscurité et le silence
De la vie
Reprennent le goût de la mort.
Né en 1961, Stéphane Marty n'avait rien publié, bien qu'il écrive depuis l'âge de douze ans. Ses écrits, remisés dans cartables et mallettes, le suivent partout au hasard de ses pérégrinations dans l’existence. Il a exercé divers métiers, pendant une dizaine d'années, puis intégré la RATP de papa, où il est resté près de vingt-huit ans. Rien d’extraordinaire dans sa vie, dit-il : « Une existence de travail, de l'amour, qui ne dure pas toujours, des enfants et des petits-enfants. Mais tout de même, des moments lumineux. Les livres sont de ces moments-là. Entre André Dhôtel et Constantin Cavafy, ils sont quelques petits cailloux blancs qui me permettent de continuer le chemin. » Le sort l'a installé en Seine-et-Marne. Présent dans les n° 28 et 36 de Lichen.
Avez-vous lu Les Vies Minuscules de Pierre Michon?
RépondreSupprimerComme c'est noir ! Mais bien dit.
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