Cubes
Tu ouvres l’histoire, tu portes les mots, tu apprendras comme l’enfant assis, les cubes, essayer la pile haute, qui s’écroule, et le rire, la confiance, recommencer la tour, sans fin, le jeu en boucle, réussir, tomber, un cube plus haut que l’enfant, et toi aussi d’une phrase, tu construis le poème, surtout ne lâche rien, pas de hasard, tout s’apprend dans l’essai, les brouillons raturés de violence, saturés d’encre, cubes chargés de force, d’envie, mais le poème va plus vite que toi, il cascade et rivière, le rire s’étrangle, tu n’as pas oublié la chute, l’enfant n’est pas loin, dépêche-toi, cherche les bulles s’il en reste, tes mots mouillés, sous la mer tu sais, il y a des combats rudes, à creuser un pays de survie, et même si le poème se protège sous le ventre de soles, encore une fois je n’y peux rien, ouvrir la vague, dans la question avec la peur de tomber, bien sûr que j’ai vu tombe, des enfants morts ont tant pleuré, j’ai changé, le bleu des brassières saigne, coule sur le corail.
Née en 1954, Sophie Marie Van der Pasvit aujourd'hui en côtes d'Armor, après des années en Sologne. De 1977 à 1985, auteur-compositeur-interprète, elle hante les cabarets parisiens « Chez Georges », « Le bateau ivre ». Trente années plus loin, au fil des rencontres artistiques, elle reprend le chemin des mots, à travers la poésie qui ne l'a jamais quittée. Ses choix, ses regards, ses passions se posent aujourd'hui en Bretagne, qu'elle respire comme une évidence, sous le souffle du vent et de la côte d'émeraude. Présente dans les n° 3, 4, 6, 9, 12, 14, 15, 16, 17, 18, 19, 20, 21, 25, 26, 27, 38et 39 de Lichen.
Très beau *******
RépondreSupprimerCoup de coeur pour ce beau texte !
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