Traversée du gué de la nuit ancienne
Je me souviens du temps des chefs
qui venaient scier les arbres
pour en faire des tables rases
Et y poser je m’en souviens
les cadavres tout chauds encore
des oiseaux ramassés
Les soleils bas dans ces forêts
passaient sans bruit c’était hier
je m’en souviens très bien
Or à présent que mes mots
ne font plus rien renaître
de l’herbe ni des promenades outragées
Quel sentier et rien d’autre
qu’un chemin oublié de moi-même
me mènera longtemps vers ce qui était
Né en 1980, Sébastien Houÿ pense que la poésie « pourrait bien être une nuit qui promet le jour ». Le présent poème provient du recueil inédit Le Visage de l’Éloignée. Présent dans les n° 33, 34, 35, 36, 37, 38, 39, 40, 41, 42, 45, 46, 47, 48, 49, 57, 58, 59, 60 et 61 de Lichen.
Très belle tonalité tenue, profonde. Je vous remercie.
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