Chute
le ciel s'est détaché
ça recommence
par pans rigoureusement réguliers
en coupes franches décrochage massif sans raison apparente en lâcher de plaques cartonnées
la régularité de leur entassement tout aussi faux que la lourdeur de leurs installations
le tumulte absorbé de leur inconsistance détérioration quasi instantanée des camaïeux (il y a du plomb dans l'aile des azurés)
nécessairement ils chutent
alors toi guette
vise le-là-à-cet-instant et jette tes yeux à corps perdu presse-toi c'est le par-delà
(tout-est-là c'est ça l'intensité du vide)
empare-toi de l'indéfinissable
de la présence
celle qui flotte juste avant le renouvellement suite au largage des ciels
là assister aux dissolutions masquant l'insaisi
voilà pour la réelle invisibilité des cieux
leur absence-présence entre deux chutes
Sandrine Cerruti est enseignante et sophrologue. Outre une formation en lettres modernes, sciences du langage et philosophie, elle a vécu une vie à beaucoup lire. Elle entretient « avec les mots une relation métabolique » et a définitivement décidé que la poésie serait sa vraie maison. Elle est présente dans les n° 50, 58, 76, 79, 80, 87, 90 de Lichen.
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