Plaine d’or
Depuis un mois déjà, le printemps exilé,
Avait fui ces plaines destinées à blondir.
L’été, en conquérant, recouvrait son empire,
Et, jusqu’à l’horizon, étalait ses armées.
L’autan, des nuées, pris soudain possession
De cet océan d’or, roulant comme le flot,
L’écueil sur les vagues, ployant les oripeaux,
D’une cadence altière, armait ses légions.
Surplombant cette mer aux ondoyants reflets,
Tel un aigle assuré que son repas est prêt,
L’alouette semblait comme rire du vent.
Sagement, dans la plaine où les chants avaient fui,
Tous les blés revêtaient d’amples linceuls de nuit,
Méditant en pensant au passage du temps.
Rémi Perronne est né en 1988, il a suivi des études scientifiques et travaille comme ingénieur de recherche. Il a publié quelques poèmes dans des recueils (Retrouvailles, L’imagination au travail et Journal de demi-vie aux Éditions Flammes Vives ; Mes Regrets de l’éternité dans le recueil Écris-moi en liberté ! de l’Association Choliambe). Présent dans les numéros 81, 85, 88, 89 de Lichen.
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