Nos mémoires parturientes
On n’aura pas toujours, pas toujours trente-six soleils au fond
Et souffler l’air brûlant alors
sur les pus de nos mémoires parturientes
qui n’en finissent, n’en peuvent plus d’emplir
l’orphelinat des crânes
Est-ce légion pure qu’il nous faudrait d’archanges
pour guérir, fil de lumière
tous ces retours de vieilles lèpres ?
pour guérir, fil de lumière
tous ces retours de vieilles lèpres ?
Cycles des lunes
Comme si roulait, tournait
girait encore
jupe blanche
la communiante à plis
photo timide
souriante
cour de ferme
baissant la tête
plissant les yeux soleil
Comme si la communiante, comme ça
avait mangé la glèbe peinturlurée de sang
et l’œil de verre
table de nuit du grand-père
avait mangé la glèbe peinturlurée de sang
et l’œil de verre
table de nuit du grand-père
Comme si giraient sans fin
nos mémoires parturientes
nos mémoires parturientes
Raphaël Rouxeville a étudié et enseigné les lettres modernes. Originaire de Normandie, il vit dans la Nièvre depuis dix ans. Né en 1971, l'écriture poétique lui est tombée dessus tardivement, sans crier gare (ni rien d'autre), à partir de 2015. En 2017, certains de ses poèmes ont été publiés par Terre à cielet Le Capital des mots. Une publication est attendue dans la revue Décharge. Présent dans les n° 19, 20, 21, 22, 26, 27, 28, 31 et 32 de Lichen.
"Est-ce légion pure qu’il nous faudrait d’archanges
RépondreSupprimerpour guérir, fil de lumière
tous ces retours de vieilles lèpres ?"
Très beau Raphael,
Merci
Merci à vous Pandrean.
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