Pierre de La Fontaine


À l’indolence de l’aube
Au  silence apprivoisé  

Tu t’abandonnes 

Nourri par les assauts
de l’incertitude

°

L’aurore s’affirme
Déjà les pensées se pressent
Et nous laissons nos rires
s’éclipser dans la poussière
de nos pas vacillants 

°

Des embruns qui caressent les visages rieurs
Des lambeaux de chagrin où s’agrippe mon verbe    
Du chant familier qui traverse nos veines
De sa mélancolie et de son épaisseur 
De l’étreinte des mots quand ta voix les murmure
Des frontières emmurées mais que brise ma plume 
Des mains qui se cherchent et du doute qui ronge
Des salves de la nuit qui désarment nos larmes  
De la clarté soudaine qui inonde nos jours  
De ce qui nous sépare et de ce qui nous lie
De l’ici de l’ailleurs de ta soif d’exil
De ce que l’on tait de l’ivresse de vivre 
Sans retenue
Je veux parler 



Né en 1957, Pierre de la Fontaine se passionne pour l’écriture et la musique. Il allie ces deux modes d’expression dans le trio « Parenthèses » créé en 1999 et dans lequel il compose et écrit textes et chansons. Il a collaboré également avec des photographes : Dominique le Pen, Jérôme Gorce, lors d'expositions qui mettent en résonance photos et textes poétiques. À travers l’écriture, il cherche à débusquer la fragilité et la fugacité qui émanent de la vie quotidienne. Présent dans les n° 17, 18, 24, 32, 33, 39, 40 et 41 de Lichen.

3 commentaires:

  1. Douceur dans l'absence de maux dans cette errance de la non-abondance. La rosée implore l'extension de ce voile de cendres, dont le seul mouvement du vent, nous éteint.
    Ô délicatesse d'une tristesse incarnée dans la profondeur d'un extrême, mêlant la nostalgie des larmes luisantes, à la seule force d'une plume bavarde et non avare de mots. Chercher cette lumière soudaine, ce sourire caché. Chercher la non retenue de l'ivresse du mot, pour mieux panser nos réels maux.

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  2. Ces poèmes de vous sont à mes yeux et oreilles (et à ma pensée, ma songerie) une réussite car vous y tenez ensemble la beauté et l'existentiel en équilibre allant.

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  3. J'aime beaucoup ces trois poèmes où rires et larmes se confondent
    sur filigrane d'espetance. Merci à vous ! Isabelle

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