Perle Vallens


Voyeuse

Elle vadrouille, un peu volage, émaille, égrène, fouille, l'œil ouvert en grande largeur, focale frémissante entre les cils, resserre la vision floue, exerce sa pupille. Elle sillonne de l'un à l'autre, ici et ailleurs. Elle papillonne au gré du vent et des tourments, des humeurs et des tristesses. Elle tisse sa frénésie oublieuse du temps qui passe dans les effets immobiles, dans l'immortalité de la lumière.

Pilleuse d'âmes, elle grappille des mots et des images. Elle en trace des lignes et des lignes d'histoire qu'elle se raconte. Elle en tricote un maillage bien serré pour l'hiver, pour les porter en bandoulière, côté cœur.








Née à la poésie il y a longtemps, Perle Vallens y est revenue il y a peu, en privé. Ce n'est qu'à l'automne dernier (on pourrait dire l'automne de sa vie) qu’elle a commencé à rendre certains textes publics, ici ou là, à écrire des nouvelles régulièrement, notamment pour des appels à texte, ainsi que de la poésie, classique ou en vers libres. Présente dans les n° 17, 22 et 25 de Lichen.

2 commentaires:

  1. Voyante aussi, non? Un peu sorcière. Me fait penser à La Pleurante des Rues de Prague de Sylvie Germain, en plus souriant toutefois.

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  2. Un peu sorcière, oui, vous ne croyez pas si bien dire ! Merci pour la pensée, je ne connaissais pas mais le style de l'auteur me plaît.

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