Nina Cabanau

 

Poesia sin fin (hommage au cinéaste Alejandro Jodorowsky)

 

Santiago, ville sainte
1940 saupoudrait sa douleur
Par pincées lentes
Comme du sucre carbonisé
Je vivais chez les sœurs
Lihn Diaz Parra et leurs pairs
Ne m'avaient pas encore lu
Le soir sous les draps qui brûlent
J'allumais une lampe sale
Et cédait à ses idées
Elle avait récupéré
Dans une macabre entreprise
Chaque gramme de ma vie
Et capturé la musique
Qui dormait dans ma conscience
Je n'entendais plus que ses valses
Ses chuchotements de danseuse
Ses mots doux papier glaçant
Elle était tout le vacarme
Qui manquait à mon ennui
Tous les mots à l'odeur de terre
Qui pesaient récalcitrants
Sur mes nuits cotonneuses
Debout devant l'océan
Ma famille nuage noir
Défilait comme un présage
Et l'Europe m'attirait
Comme une orange pourrie

 




 

Nina Cabanau est diplômée de l’ISIT (traduction et communication) et de l’INALCO (bengali, hindi). Elle enseigne la langue allemande dans un collège et traduit depuis l’allemand. Son site Shabash https://translatingmedias.wordpress.com/ propose de courts articles et poèmes traduits du bengali. Passionnée par les langues, elle cherche à les valoriser en les mélangeant. C'est sa première apparition dans Lichen.

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